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Scandale Madoff : Meeschaert ne lâche pas l'affaire !

La Sicav Luxalpha mandate Meeschaert pour trouver une résolution amiable avec le trustee américain Irving Picard, institué par le liquidateur américain de Bernard L. Madoff Investment Securities (BLMIS). Sa créance est estimée à environ 750 M$.

La Sicav luxembourgeoise Luxalpha (« Luxalpha »), l'un des plus importants fonds nourriciers dans Bernard L. Madoff Investment Securities (BLMIS), a nommé le 22 septembre 2017 la Financière Meeschaert comme « conseiller spécial».

Luxalpha a déposé une déclaration de créance (« SIPA customer claim ») avec une valeur nette equity de plus de 750 M$ dans BLMIS, aujourd'hui en liquidation judiciaire et géré par le trustee américain Irving Picard (relire nos explications et l'interview de Cédric Meeschaert, président du directoire de Financière Meeschaert. dans Gestion de Fortune n°262 de septembre 2015).

Ainsi, Meeschaert est officiellement mandaté pour assister Luxalpha à trouver une solution amiable au contentieux qui l'oppose au trustee Irving Picard, dans l'objectif d'obtenir une acceptation de la déclaration de créance et de résoudre le litige du clawback engagé par le trustee Picard contre Luxalpha.

Le trustee Irving Picard a déposé divers recours contre Luxalpha dans le cadre de la procédure Picard v. UBS et al (Adv. Proc N° 10-4285) devant les tribunaux de New York. Ces recours empêchent à ce stade la déclaration de créance de Luxalpha d'être admise et les victimes de Luxalpha de pouvoir participer à une distribution de la part de BLMIS aux Etats-Unis. « Cet accord entre la Sicav Luxalpha et notre groupe est le fruit de plusieurs années de travail sur ce dossier initié dès 2009, lorsque le scandale Madoff a éclaté », commente Cédric Meeschaert.

« Notre mobilisation, dès l'origine, pour soulager nos clients des lourdeurs et incertitudes juridiques, afin de récupérer les sommes investies, nous a conduits à mener des démarches actives auprès des différents acteurs de ce dossier dont nous maîtrisons tant les aspects - européens qu'américains ».

En 2015, explique-t-il « nous avons constitué une association de victimes, investisseurs privés et institutionnels, ayant investi, comme le groupe Meeschaert, directement dans la Sicav Luxalpha » (sa liquidation judiciaire ayant été prononcée le 2 avril 2009) afin de renforcer le dialogue avec les liquidateurs luxembourgeois et américains.

Enfin, « nous avons récemment proposé aux liquidateurs judiciaires luxembourgeois de les accompagner pour tenter de débloquer le paiement du « clawback » que le trustee Irving Picard réclame à la SICAV Luxalpha afin de faire admettre sa créance aux procédures de liquidation américaines (...) Notre motivation unique est de permettre à toutes les victimes de cette affaire d'obtenir réparation ».

Rappelons que dès la révélation de l'escroquerie en 2008, le groupe Meeschaert a suivi de près la déroute de la Sicav LuxAlpha, créée par Bernard Madoff sous égide de l'UBS et commercialisé en Europe notamment par la société Access International. Seule institution financière à avoir assumé son rôle responsable vis-à-vis de ses clients, elle a indemnisé intégralement tous ses clients en 2009 et 2010 des pertes encourues de leur investissement dans Luxalpha. « Il était impensable d'infliger à notre clientèle ce préjudice inacceptable dont la responsabilité revient à l'industrie financière, ses régulateurs et la justice des pays concernés », nous déclarait à l'époque Cédric Meeschaert.

Le trustee Irving Picard a, ces dernières années, conclu plusieurs transactions avec des fonds nourriciers de la galaxie Madoff de différentes juridictions, permettant une indemnisation des investisseurs de ces fonds, mais aucune transaction similaire n'a pu se concrétiser avec la SICAV Luxalpha à ce jour. « Notre équipe juridique et moi-même, aux côtés des conseils américains de la Sicav Luxalpha, allons-nous mettre en contact avec le trustee Picard pour évoquer les différentes options envisagées », conclut Cédric Meeschaert.