20042024

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Rumeurs sur Maranatha : Olivier Carvin, son président, fait le point (exclusif)

Le groupe hôtelier Maranatha a subi avant l'été des rumeurs inquiétantes sur sa santé financière. Si Olivier Carvin, son président, reconnait « quelques problèmes de trésorerie » passagers, il dénonce une « campagne de déstabilisation ».

 

Des rumeurs ont circulé cet été selon lesquelles votre groupe serait en difficulté. Qu'en est-il ?

Olivier Carvin : Vous le savez, Maranatha gère des hôtels pour le compte d'investisseurs et, il est vrai que, sur la période de mai et juin, sur trois hôtels, nous avons eu à faire face à quelques problèmes de trésorerie. Mais, en aucun cas, notre groupe, comme l'a affirmé un media, n'est en difficulté.

Il paraît qu'un administrateur a été nommé pour gérer le groupe ?
OC : C'est absolument faux et je ne vous cache pas que je prends très mal cette entreprise de déstabilisation à l'encontre de notre société. Je n'exclus pas que l'énorme deal de 362 M€ que nous avons signé l'année dernière avec la famille Leroy, propriétaire des six Hôtels du Roy, pour reprendre ces établissements, a suscité des irritations de certains concurrents...

La conjoncture hôtelière est très tendue. Cela peut aussi susciter des doutes, non ?
OC : Je le reconnais. Il est évident que 10 % de baisse sur 150 M€, soit 15 M€ de recettes en moins, ce n'est pas simple à gérer. Mais ce n'est en rien insurmontable. Nous serons bénéficiaires sur l'exercice 2016. Tous les chefs d'entreprise ont des coups durs.

Certes, mais comment expliquez-vous ces informations parues en juillet sur vos difficultés ?
OC : Ce media a reçu de notre part un droit de réponse. Je déplore que le journaliste n'ait pas pris la peine de m'appeler avant de publier son article truffé d'erreurs, ce qui a provoqué des inquiétudes chez nos partenaires. Je peux vous dire que tout est rentré dans l'ordre, tous nos prescripteurs sont maintenant tout à fait rassurés. La vérité c'est qu'en mars des investisseurs ont demandé à se retirer d'une opération en VEFA à Val Cenis et que nous n'avions pas la trésorerie pour leur permettre ce rachat. J'ai fait le choix d'une procédure dite de conciliation pour trouver une issue. Certains ont alors cru bon de faire croire qu'on allait se casser la figure. Mais il n'en est rien...

Le problème est réglé, clairement ?
OC : Oui, je vous l'annonce, nous venons de céder le Sofitel Le Louise, à Bruxelles. Acquis 16,4 M€, nous avons trouvé un repreneur pour 21,5 M€ soit une belle plus-value dont une part nous revient contractuellement au-delà de 18 M€. Nous avons également cédé un hôtel à Bandol pour 7 M€. Avec ces 10 M€ de cash, nous avons résorbé nos difficultés.

Certains s'étonnent tout de même des niveaux de rendement que vous promettez. Sont-ils tenables ?
OC : Parfaitement et aujourd'hui plus qu'hier avec des taux de crédit extrêmement attractifs, ce qui accentue l'effet de levier ! Notre groupe fait deux promesses : un rendement de 8 % par rapport au capital investi et le droit à un rachat. Nous avons toujours tenu nos promesses. Je conçois que cela puisse agacer certains qui n'ont pas notre savoir-faire.

Une promesse ? Ou une garantie comme certains de vos partenaires l'affirment dans leurs documents commerciaux ?
OC : Nous ne sommes pas responsables de ce que nos partenaires peuvent dire à leurs clients. Il est évident que ce ne peut pas être un rendement garanti. Il y a un risque d'exploitation. Bien sûr que ce n'est pas sans risque la gestion d'un hôtel.

La suite dans le mensuel Gestion de fortune