28032024

Retour

Magazine

Etude Orse - PwC : à la découverte des social bonds

Si les green bonds connaissent un certain succès, le marché des social bonds est encore peu développé. L’Orse et PwC dressent un état des lieux dans leur étude Osons les social bonds !

Comment développer le marché des social bonds ? C’est la question à laquelle l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse) et PricewaterhouseCoopers (PwC) souhaitent répondre. « Si la notion de social bonds n’est pas encore bien connue (fin 2017, le marché des social bonds représentait 8,8 Md$, contre 135 Md$ pour celui des green bonds), soulignent les rédacteurs de l’étude, ceux-ci constituent pourtant un instrument qui répond à de forts enjeux sociaux. »

Même si les social bonds pâtissent d’un déficit de notoriété, le volume des émissions a plus que quadruplé en un an. Une tendance qui s’est confirmée au premier trimestre 2018, avec un volume mondial d’émissions de 2,3 Md$. « La France se distingue par la mobilisation de son écosystème, précisent les spécialistes. Jusqu’à récemment, les émetteurs étaient essentiellement issus du secteur public (Région Ile-de-France, Région Occitanie…). »

Des freins et des atouts

Au printemps dernier, avec une émission de 300 M€, Danone a envoyé un signal fort au marché. La demande a dépassé 700 M€ ! Des banques, comme Crédit Agricole CIB et Natixis, jouent également un rôle déterminant en tant qu’arrangeurs, en France et à l’étranger. A noter que le marché des social bonds pourrait se renforcer avec la montée en puissance des Objectifs de développement durable des Nations unies (ODD).

L’étude pointe quelques freins à l’essor des obligations sociales : temps important consacré à l’émission, montants insuffisants pour attirer de grands investisseurs, absence d’appétence pour sacrifier une partie du rendement au profit d’un bénéfice social. Cela dit, les perspectives de développement paraissent intéressantes. Beaucoup d’entreprises sont d’ailleurs en ce domaine à un stade avancé, avec, notamment, les travaux effectués par leurs directions RSE et financières.

Les social bonds ont trois atouts : la finalité du projet (porteur d’une dynamique sociale et sociétale différenciante), la diversification des sources de financement et la diversité des garanties. « La définition d’indicateurs de mesure pertinents pour les investisseurs et les émetteurs reste à améliorer, tout comme le dialogue et la transparence sur la finalité des projets à financer, leurs impacts et la mesure des résultats dans le temps », estime Olivier Muller, directeur au sein du département développement durable chez PwC.

Michel Lemosof