29032024

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Assurance vie : la tentation de Bercy

Contrairement aux promesses du gouvernement, l'assurance vie va servir à compenser en partie la perte de recettes due à la réforme de l'ISF.

 

La petite phrase prononcée le 3 mars par François Fillon en présentant le projet de réforme de l'ISF ne laissait guère de place au doute quant aux intentions du gouvernement de taxer l'assurance vie. "Il n'est pas question, a précisé à cette occasion le Premier ministre, de toucher au livret A, à l'assurance vie du petit épargnant, ni à aucun des placements des ménages qui ne sont pas à l'ISF aujourd'hui". Ce qui laissait évidemment à penser qu'il n'en irait pas de même pour l'assurance vie du « gros » épargnant.

On en sait aujourd'hui un peu plus sur les réflexions de Bercy au sujet d'une éventuelle taxation du placement-phare des Français. Ainsi, seuls les intérêts des contrats dont le capital excède 100 000 euros seraient imposés chaque année au taux forfaitaire de 19 % (30 % selon d'autres sources). Un proche du dossier laisse toutefois entendre que les 30 % seraient appliqués aux gros contrats, ceux de plus de 100 000 euros, tandis que le taux de 19 % se substituerait, sur l'ensemble des contrats, au taux actuel de 7,5 % au-delà de la 8e année.

Mais rien n'est encore décidé. Comme on le dit en langage politique, il ne s'agit là que de pistes de réflexion. Mais quelles que soient ces pistes, elles ne sont guère engageantes. De placement-phare des Français, l'assurance vie pourrait bien se transformer en placement-poire.

 

 

Mis en ligne le 07 mars 2011