La France, leader européen de l’actionnariat salarié

80 % des entreprises françaises proposent un plan collectif.

« La France est le pays le plus avancé sur le plan de l’actionnariat salarié, devant l’Autriche, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, fait remarquer Marc Mathieu, secrétaire général de la Fédération européenne de l’actionnariat salarié. Le pourcentage des salariés actionnaires par rapport au nombre de salariés total est de 44,4 %. Le pourcentage de capital détenu est de 3,9 %. En 2014, la France a cumulé près de 40 % des actionnaires salariés européens (soit 3,3 millions de personnes sur 8,3 millions) et près de 30 % de la capitalisation détenue par les salariés actionnaires (soit 82,7 milliards d’euros sur 286,5 milliards). »

Le nombre d’actionnaires salariés, fait observer Eres, spécialiste du partage du profit, a toutefois régressé en Europe pour la troisième année consécutive. Grâce à sa politique fiscale, le Royaume-Uni est le pays qui se développe actuellement le plus. La France est freinée par le forfait social (contribution à la charge des employeurs créée en 2009 au taux de 2 %, taux passé 20 % en 2012.). « L’actionnariat salarié est souvent le seul lien que les Français ont avec la Bourse », relève Jérôme Dedeyan, associé fondateur d’Eres.

L’an dernier, vingt-quatre entreprises ont réalisé au moins une augmentation de capital réservée à leurs salariés (94,5 millions d’euros levés au total). 41 % d’entre elles ont utilisé des fonds communs de placement d’entreprise (FCPE) classiques, 47 % des FCPE à effet de levier et 12 % des formules à effet de levier uniquement. 59 % des entreprises ont proposé la souscription via un FCPE seulement (41 % via un FCPE et en direct). Eres estime que 93 % des entreprises ont proposé un abondement : 55 % en attribution d’actions gratuites et 45 % en espèces. La décote, qui n’a que peu d’impact sur le taux de souscription, a tourné en moyenne autour de 17 %. Le montant moyen par salarié s’est élevé à 5 200 euros.