Capital investissement

Marchés financiers : période de transition selon Natixis Wealth Management

Lors de la présentation de ses vues de marché, Jean-Jacques Friedman, CIO de Natixis Wealth Management, a fait preuve d’un optimisme mesuré pour 2019, après une année 2018 déconcertante.

« Il est difficile d’envisager une récession dans les mois qui viennent outre-Atlantique, estime Jean-Jacques Friedman, chief investment officer de Natixis Wealth Management, alors qu’il y a eu 312 000 créations d’emplois en décembre. L’augmentation annuelle des salaires, de 3,2 %, ne menace pas encore les marges des entreprises, qui se situent à un niveau historiquement élevé. Quant à l’inversion de la courbe des taux d’intérêt, qui serait un signe annonciateur de récession, elle ne paraît pas d’actualité. Nous tablons plutôt sur une repentification de la courbe des taux. La Réserve fédérale pourrait, en outre, se montrer attentiste dans l’application de sa politique de normalisation monétaire. »

Une hausse des profits mal valorisée

Stephen Ausseur,
CIO adjoint de Natixis WM, fait observer que les présidents américains qui n’ont pas été réélus sont ceux qui ont connu une récession avant le second scrutin. Et d’en tirer la conclusion que Donald Trump fera tout pour l’éviter, même si le présent cycle économique américain est plus proche de sa fin que de son début. « Par ailleurs, précise-t-il, toute récession a été précédée par un choc sur le crédit high yield, ce qui n’est pas à l’ordre du jour. »

« En zone euro, indique Jean-Jacques Friedman, la croissance des profits des entreprises est valorisée à zéro par les marchés. Un rattrapage d’au moins 5 % devrait avoir lieu. Sur l’année, avec les dividendes, la rentabilité pour l’investisseur serait ainsi supérieure à 8 %. Les actions se paient 12 fois les anticipations de profits à douze mois en Europe, contre 14,3 fois aux Etats-Unis et 10,4 fois dans les pays émergents, ce qui est raisonnable. Nous apprécions les secteurs de l’assurance, des technologies, du pétrole et, même s’il y a un risque de déconvenue, du luxe. La value et les petites valeurs redeviennent attrayantes. Nous nous intéressons aussi aux pays émergents, en particulier en Asie. Dans le domaine obligataire, nous allons, notamment, acheter des parts d’Ostrum 2025, un fonds daté dont l’objectif de rendement annuel est de 5 %. »

Pour le stratégiste, les marchés sont entrés dans une période de transition plus volatile qui pourrait durer au moins deux ans. Elle sera marquée par des affrontements politiques et des interrogations sur le partage de la valeur ajoutée entre travail et capital.

Michel Lemosof