28032024

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Private equity : vers plus de régulation selon le baromètre de Coller Capital

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La nouvelle édition du Baromètre Coller Capital du private equity fait le point sur ce segment de marché très prisé des investisseurs. Les pressions sociétales devraient inciter le secteur à s’autoréguler davantage.

 

Le Baromètre Global Private Equity de Coller Capital donne deux fois par an un aperçu des tendances mondiales dans le secteur du non-coté. Il permet de dresser un panorama des projets et opinions des investisseurs institutionnels dans cette classe d’actifs. Les enseignements de Baromètre sont représentatifs de la population des Limited Partners (associés commanditaires).

La préoccupation de l’ESG

Première leçon à tirer de cette édition de fin d’année, les pressions sociétales inciteront le secteur du private equity à s’autoréguler davantage. D’après les investisseurs, davantage de mesures d’incitation pour les employés des sociétés en portefeuille stimuleraient aussi les performances du private equity. « Plus de la moitié des investisseurs européens, précisent les responsables du Baromètre, refuse désormais de procéder à des engagements potentiels dans des fonds de private equity, principalement pour des motifs liés aux facteurs ESG. Les investisseurs passent de plus en plus au crible les comptes de réseaux sociaux personnels des membres des équipes de gestion. »

Pour près d’un investisseur sur deux, la mise en œuvre de mesures d’incitation – une participation au capital, par exemple – destinée à une plus grande proportion d’employés des sociétés en portefeuille induirait une amélioration des performances d’investissement. A peine 6 % des investisseurs ayant répondu à l’enquête de Coller Capital étaient d’avis que l’élargissement des mesures d’incitation pour le personnel des sociétés en portefeuille nuirait aux performances. Les fonds de pension, les compagnies d’assurance et les sociétés de gestion, notamment, croient « fermement » au modèle du private equity. Une vaste majorité de Limited Partners considère également que la présence au capital de fonds de private equity comme un indicateur « positif » dans l’évaluation des perspectives à court et moyen terme des sociétés privées cherchant à s’introduire en Bourse. Cela dit, du fait de pressions sociétales, les investisseurs pensent que le secteur a besoin d’évoluer. « L’époque où le private equity échappait aux radars est révolue, fait observer Jeremy Coller, chief investment officer chez Coller Capital. Nous devons décider comment réagir. »

Un point d’inflexion

Les marchés secondaires d’actifs non cotés (private equity, dette privée, infrastructures, immobilier) devraient connaître une croissance rapide. Sur le marché de la dette privée, les investisseurs identifient plusieurs raisons de vendre des actifs, allant du souhait d’augmenter la liquidité à celui de réduire l’exposition aux actifs peu performants… « Nous sommes aujourd’hui à un point d’inflexion du marché secondaire, indique François Aguerre, partner head of origination chez Coller Capital. De marché secondaire du private equity, nous vivons sa mutation en marché secondaire des marchés privés. » Par ailleurs, près des trois quarts des investisseurs prévoient de demander une évaluation des risques de cybersécurité des sociétés de gestion au cours des prochaines années, la moitié d’entre eux prévoyant de faire la même demande similaire aux sociétés en portefeuille. Enfin, les investisseurs s’attendent à un durcissement des réglementations locales portant sur le capital-risque.

Fondée en 1990, la société Coller Capital est l’un des principaux investisseurs dans le marché secondaire des actifs privés. Elle est implantée à Londres, New York et Hong-Kong. Ses engagements de capitaux atteignent 9 Md$. Elle bénéficie du soutien de plus de 200 investisseurs institutionnels à travers le monde.

ML