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Le sommaire du mois - Avril 2024

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L'Edito du mois - Avril 2024

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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Ils pompaient… ils pompaient…

Notre président a réuni, le 12 mars dernier, 700 cadres dirigeants de l’Etat. L’objectif de cette rencontre était la réduction de la complexité administrative et des délais. Ainsi, le chef de l'État s'est agacé des lourdeurs de l'administration et adjurait le corps d’État à une remise en question pour « aller plus vite et pour que notre travail soit plus perceptible ».

Ce discours présidentiel n’est pas sans rappeler celui de Georges Pompidou en 1966 avec cette tirade désormais célèbre : « Arrêtez donc d’emmerder les Français ! il y a trop de lois, on en crève. » Les septennats et les quinquennats qui ont suivi ont vu chaque édile évoquer régulièrement ce serpent de mer. Je ne vais pas refaire le catalogue des six discours des successeurs de Pompidou, mais il nous reste en mémoire le « choc de simplification » cher à François Hollande.

Faut-il de nouveau croire à ce beau discours d’intentions ? Nous ne pouvons qu’acquiescer lorsque Emmanuel Macron affirme : « Nos procédures sont lentes, parce que tous les systèmes sont thrombosés […] Il y a une forme de maltraitance administrative collective, que nous nous infligeons à nous-mêmes. »

Cependant, face à ce constat lucide, une coalition orwellienne réplique avec des nouvelles propositions de lois tous azimuts. Au sortir d’un salon de l’agriculture agité, une des premières annonces gouvernementales concerne la création d’un observatoire de la haie ! Gare à celui qui ne rentre pas dans les clous, la cour de justice de la haie sera impitoyable.

Ce printemps verra aussi l’Assemblée nationale se réunir pour étudier une proposition de loi visant à reconnaitre et à sanctionner la discrimination capillaire. Le sous-jacent est une étude réalisée en 2009 en Grande-Bretagne, qui a révélé qu’une femme blonde sur trois se colorait les cheveux en brun, afin d’augmenter ses chances professionnelles et d’ « avoir l’air plus intelligente » en milieu professionnel. Nous attendons les joutes oratoires des avocats avec impatience pour prouver une discrimination capillaire. Ces projets sont sans nul doute issus de bonnes intentions, mais diantre pourquoi tout légiférer ?

Cet atavisme français transpire malheureusement dans la célèbre série humoristique « les Shadoks » créée par Jacques Rouxel et racontée par Claude Piéplu. La principale occupation des Shadoks étant de pomper, pomper… Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Le sommaire du mois - Mars 2024

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L'Edito du mois - Mars 2024

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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Bis Repetita

Moins de deux mois après que nos représentants ont voté la loi de finances 2024, notre ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, annonce une baisse des prévisions de croissance. Le chef de Bercy a dévoilé le nouveau chiffre de la croissance attendu par le gouvernement pour la France en 2024. Il table désormais sur une hausse de 1 % du PIB cette année, loin des 1,4 % avancés jusque-là.

« Moins de croissance, c'est moins de recettes fiscales », explique Bruno Le Maire. Cette lapalissade est malheureusement récurrente. Cinq ans auparavant, Bruno Le Maire réalisait déjà ce même exercice : « La croissance de l'économie française devrait être de l'ordre de 1,4 % cette année, soit moins que la marque de 1,7 % prévue par le gouvernement dans le budget 2019 ».

Le Sénat avait sans réussite alerté sur la fragilité du PLF, estimant que la dépense publique en France n’avait jamais atteint les niveaux actuels. Le consensus des économistes délivrait une prévision de croissance très limitée, de l’ordre de 0,7 % en 2024, soit deux fois moins que la prévision du gouvernement. Le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Jean- François Husson, anathématisait le gouvernement sur le déclassement de la France, celle-ci faisant désormais partie des pays les plus endettés et aux déficits les plus élevés de la zone euro. En 2024, la France détiendra le deuxième déficit public le plus élevé des 20 pays de la zone euro, d’après le FMI. Bonne nouvelle, nous sommes encore devant la Grèce et l’Italie sur le ratio de notre dette rapportée à la richesse nationale.

Devons-nous nous attendre à être guillotinés par les agences de notation au printemps ? Elles seront appelées à rendre un nouveau verdict sur la dette française. Standard & Poor's, en décembre, avait décidé de ne pas dégrader la note de la France, le double « AA » fut maintenu, mais avec une perspective négative. Il y a douze ans, le vendredi 13 janvier 2012, la France était sanctionnée pour la première fois par Standard & Poor’s et quittait le club très privilégié des pays notés AAA, auquel l'Hexagone appartenait depuis 1975.

Malgré ces désagréments, le ministre de l'Économie ne remet pas en cause l'objectif de rétablir les finances publiques dès cette année en ramenant le déficit à 4,4 % du PIB ! Comment ? Avec quelles mesures ? Bruno Le Maire sur le fil du rasoir, doit trouver 10 Md€ d’économies cette année. Le maroquin de Bercy est prestigieux, mais c’est un supplice de Tantale que d’entrevoir une croissance même modérée sans jamais l’atteindre. 

Le sommaire du mois - Février 2024

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L'Edito du mois - Février 2024

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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L’obligation à la place du conseil

La loi industrie verte a été promulguée le 23 octobre dernier. L’objectif est louable : répondre au défi environnemental d’une part, et tendre vers une réindustrialisation de la France d’autre part.

Dans la foultitude d’articles qui composent cette loi, s’en trouve un en particulier qui aura des conséquences importantes sur l’épargne des Français. Le volet « Mobiliser davantage l’épargne des Français » impacte l’assurance vie et le PER sur une réorientation des unités de comptes qui les composent. Ainsi, la loi industrie verte ouvre la voie cet automne à un seuil minimum d'actifs non cotés dans les assurances vie et PER sous mandat de gestion.

L’année 2023 a vu le private equity se démocratiser (baisse du ticket d’entrée) et les assureurs sont de plus en plus nombreux à en proposer dans leurs catalogues. Mais attention, les sommes investies ne sont jamais garanties, et il existe un risque de perte partielle ou totale du capital. Par ailleurs, les performances ne sont pas non plus assurées. L’évolution de l’épargne investie dépend directement de la santé des entreprises qui en bénéficient.

Investir dans le private equity est plus que jamais la résultante d’un bilan patrimonial, de l’appétence au risque de l’épargnant, réalisée par son conseiller bancaire ou son CGP. Investir dans les PME et ETI représente un réel atout pour l’économie française, néanmoins le placement est peu liquide et il est nécessaire de bloquer les fonds sur une durée d’une dizaine d’années.

Aiguiller l’épargne des Français vers les entreprises par toute la panoplie existante (PEA, CTO, Assurance vie, PER…) a du sens. L’obliger à le faire peut s’avérer contre-productif. Les pouvoirs publics sont généralement plus censés encadrer les risques pour protéger les épargnants et investisseurs. Là, ils font exactement l'inverse en imposant un seuil minimum d'actifs risqués et nonrégulés.

Rappelons-nous en 2019, la loi Pacte avait profondément modernisé le PERP qui était trop rigide. En lâchant la bride, l’épargnant a vu son intérêt de souscrire à ce produit. Plus de 7 millions de personnes bénéficient déjà de ces nouveaux PER, soit plus du double de l’objectif de 3 millions initialement fixé. La tentation est grande pour nos politiques de tout légiférer, cet atavisme nous paralyse, et l’économiste Jean-Baptiste Say dans son traité d’économie politique paru en 1803 le dénonçait déjà : « Sans doute le gouvernement, lorsqu’il le peut sans provoquer aucun désordre, sans blesser la liberté des transactions, doit protéger les intérêts des ouvriers, parce qu’ils sont moins que ceux des maîtres protégés par la nature des choses ; mais en même temps, si le gouvernement est éclairé, il se mêlera aussi peu que possible des affaires des particuliers, pour ne pas ajouter aux maux de la nature ceux qui viennent de l’administration ».

Il serait donc regrettable que, sous couvert de verdir notre économie, certains épargnants – peu avertis – soient entrainés à placer une partie de leurs économies sur des placements dont ils ne mesurent pas les tenants et les aboutissants.

Le sommaire du mois - Janvier 2024

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L'Edito du mois - Janvier 2024

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

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Haro sur la gestion active

Aux États-Unis, la part des actions américaines détenues par des fonds indiciels et des ETF dépasse celle des fonds de gestion active. L’Europe qui a souvent un train de retard n’arrive pas à ce niveau mais la tendance lourde tend désormais à mettre en avant la gestion passive par l’utilisation des ETF.

La gestion active vise à surperformer un indice de référence et de par sa nature, cette gestion est complexe et impose des ressources en analyse significatives. A l’inverse, les fonds passifs, qui répliquent un indice, font l’économie de ces dépenses et sont moins onéreux pour le client. Nous tendrions à croire que les ETF sont la nouvelle panacée, favorisés en outre par la stratégie de l'Union européenne pour l'investisseur particulier (RIS). C’est là où l’épargnant doit éviter cet écueil car comme toujours, le diable se cache dans les détails. Un ETF qui réplique l’indice MSCI World a des biais de construction qu’il faut bien intégrer avant d’investir une partie de ses avoirs. Le MSCI World est un indice d’actions international qui reproduit les performances d’entreprises situées dans 23 pays industrialisés. Avec 1 509 entreprises dans le monde entier, l’indice reflète environ 85 % de la capitalisation boursière mondiale des nations industrialisées, ce qui tendrait à supposer qu’il serait difficile de trouver un indice plus large et diversifié.

Cependant sur cet indice, la composante américaine est de l’ordre de 70 %, et si on ouvre le capot du moteur américain, nous trouvons les « sept magnifiques » qui correspondent à 30 % de la capitalisation de marché des USA. Donc quand on achète un ETF MSCI world, on achète essentiellement des entreprises de l’oncle Sam, et plus particulièrement sept valeurs. Il faut bien reconnaitre que cela va à l’encontre de l’intérêt premier de ces supports qui est celui de la diversification. Plus prosaïquement, il ne se trouve guère de différences entre cet ETF et sept lignes d’actions que sont Apple, Amazon, Microsoft, Alphabet, Meta, Tesla et Nvidia.

Chaque investisseur doit déterminer son allocation d’actifs, l’arbitrage entre fonds actifs et fonds passifs n’est pas toujours simple et c’est là que revient l’utilité d’un bon conseiller financier pour l’aider à opérer une sélection adaptée à ses objectifs. Les fonds thématiques constituent un domaine où la gestion passive est beaucoup moins présente, les gérants peuvent miser sur des tendances à plus long terme qui ne sont pas toujours prises en compte dans les indices. La sélection des titres par un gestionnaire expérimenté prend son sens notamment quand un secteur d’activité est en proie à des actions surcotées ou à des contraintes réglementaires. De plus, la gestion active a son mot à dire sur des marchés moins connus, moins documentés ou moins liquides (petites capitalisations, marchés émergents, obligations à haut rendement).

Les défenseurs de la gestion active justifient des coûts de gestion supérieurs si les gains nets qui en résultent dépassent ceux des indices de référence. Seulement ce crédo est mis à rude épreuve si l’on regarde les études qui montrent que la gestion active sous-performe la gestion indicielle sur plusieurs années. Le temps est à l’orage avec la chasse aux frais disproportionnés que payent les épargnants. Il est urgent de réagir pour les gestionnaires, la balle est dans leur camp pour montrer leur capacité et leur efficience.

Le sommaire du mois - Décembre 2023

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L'Edito du mois - Décembre 2023

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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Un Value for Money pour notre loi de finances

Chaque année, le Gouvernement soumet au Parlement un projet de loi de finances (PLF) qui fixe le cadre des recettes et des dépenses pour l'année à venir. Ce projet est discuté au Parlement et voté au plus tard le 31 décembre. Il y a quelques années, un sénateur a osé poser la question suivante au secrétaire d'État, représentant du ministre des Finances et des comptes publics : « Quel est le nombre exact des taxes aujourd'hui en France ? ». La réponse du secrétaire d’État en séance publique est sidérante : « Il n'existe pas de dénombrement centralisé et exhaustif de l'ensemble des impôts et taxes prévus par la législation française actuellement en vigueur. […] Le gouvernement a conscience que certaines taxes complexes et parfois obsolètes sont susceptibles de rendre la législation fiscale peu lisible et de nuire à la compétitivité des entreprises ».

La bonne réponse est apportée par la fondation Ifrap qui a recensé, en 2019, pas moins de 483 impôts, taxes et cotisations ! Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec la Retail Investment Strategy (RIS), adoptée par la Commission européenne, qui va imposer aux assureurs, distributeurs et banquiers un énorme travail de clarification en faveur des épargnants. Dans ce projet ambitieux, se trouvent les objectifs suivants : améliorer le rendement des produits d’investissement pour les clients, en diminuant certains frais jugés excessifs d’une part, et améliorer la transparence globale des produits d’investissements et la lisibilité de l’information fournie aux clients d’une autre part. C’est le « value for money » (rapport qualité/prix).

Notre locataire de Bercy et ceux du Palais Bourbon seraient bien inspirés de faire ce travail de transparence. La mauvaise farce que nous vivons depuis bientôt 40 ans (le dernier budget à l’équilibre date de 1974), est rentrée malheureusement dans les moeurs de la sphère politique.

Provoquer un changement des mentalités pour repenser l’action publique, ce n’est pas qu’un voeu pieux. Et plusieurs de nos voisins européens à l’instar de pays comme la Finlande, les Pays-Bas, la Slovaquie l’ont réalisé. Pour ce dernier pays cité, une division « Value for Money » est créée au sein du ministère des Finances, qui vérifie que chaque mesure ne devra plus simplement être conforme à la loi mais être la meilleure option possible, argumentée et chiffrée sur la base de données économiques et sociales tangibles.

L’ancien directeur général finances & stratégie d’Eurazeo, Philippe Audoin, avait déjà parfaitement résumé la situation : « la perpétuelle instabilité fiscale est, avec la rigidité et la complexité en matière sociale, l’une des deux plaies de l’économie française. La France est championne des changements fiscaux incessants qui handicapent gravement notre économie, nos entreprises et nos concitoyens. C’est le seul pays développé qui s’inflige de tels sévices économiques ».

Le sommaire du mois - Novembre 2023

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L'Edito du mois - Novembre 2023

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

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Dégraisser le mammouth

Cette formule prononcée par un de nos anciens ministres de l’Education Nationale avait, en son temps, fait pousser des cris d’orfraie par les acteurs de l’époque. Quelles seraient les conséquences si nous appliquions cette expression à l’assurance vie ? Rappelons que ce placement représente un tiers du patrimoine financier des Français, avec un encours de 1 885 milliards d’euros fin 2022 (Source ACPR/ Banque de France). Il est vrai que cette pièce maîtresse dans la constitution d’un patrimoine est séduisante (défiscalisation après huit ans, transmission d’un capital hors succession). Le pendant de ces avantages est peut-être aussi une indolence des épargnants à regarder plus en détail les frais de ces contrats d’assurance vie.

La question de la lisibilité des frais a pourtant fait l'objet, ces dernières années, d'exigences réglementaires renforcées dans le cadre des directives européennes, mais cela n'en exige pas moins de l’épargnant un réel travail de lecture et de compréhension des différentes couches de frais que supporte son contrat. Dans les années 80, les assureurs réclamaient 5 % de frais d’entrée sur les souscriptions et frais de versements sans provoquer une indignation particulière auprès des épargnants. À dire vrai, ces sommes placées sur du fonds euro rapportaient allègrement entre 4 et 5 % sans risque chaque année. Ensuite, de nouveaux entrants ont bousculé la hiérarchie en place en proposant 0 % de frais d’entrée, qui plus est dans une période où les rendements des fonds euro subissaient la baisse des taux des emprunts d’État et fondaient comme neige au soleil. Ces nouveaux contrats affichés comme des têtes de gondole ont malgré eux éclipsé les frais plus ou moins cachés des contrats d’assurance vie. Cependant, critiquer le montant de ces frais ne veut pas dire vouloir les supprimer. Le conseil, la distribution, le traitement administratif du contrat, la gestion des capitaux sont des tâches incombant à l’assureur et qui doivent être payées.

Qui peut se targuer d’avoir réalisé cet exercice fastidieux ? A savoir additionner les frais d’entrée, les frais de gestion sur le support en euros, les frais de gestion sur les unités de compte, ceux relatifs aux commissions de surperformances […]. La liste est longue et non exhaustive, bienheureux l’inventeur des points de suspension entre crochets qui signalent que l'on a raccourci une phrase !

Les contestations sur le « mille-feuille » de frais propres à l’assurance vie sont plutôt récurrentes, et cette fois-ci, il faut regarder du côté des réseaux sociaux professionnels (LinkedIn), où des CGP et professionnels de la finance alertent sur certains contrats détenus par des clients ou prospects, et qui contiennent un niveau de frais exagéré selon leurs analyses. Ces professionnels bénéficient d’un audimat grandissant et utilisent ce canal de communication avec un agrégat de commentaires qualitatifs qui enrichissent le débat.

Oui, il y a à redire lorsque l'on voit le niveau de certains frais de gestion totalement excessifs, mais attention de ne pas jeter de l'huile sur le feu au risque de déstabiliser ce produit star.

Le sommaire du mois - Octobre 2023

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L'Edito du mois - Octobre 2023

 

L'Edito de Jean-Baptiste Marcy

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Fauché comme les blés

Dans sa mission de régulation de la hausse des prix, la BCE vient d’augmenter de 25 points de base son taux de référence pour le porter à 4 %. Le taux de dépôt atteint un niveau historique qui n’est pas sans conséquence sur l’activité économique et les mois à venir ne se présentent pas sous un univers radieux. « On voit à quel point la bête inflationniste est têtue », déclame le président de la Banque fédérale d'Allemagne, Joachim Nagel.

La moissonneuse de l’inflation est passée et, derrière elle, un nuage noir s’amoncelle. Le secteur immobilier tousse et tous les acteurs sont touchés : ménages, institutionnels, gérants, BTP, collectivités territoriales. L’AMF a demandé aux sociétés de gestion de faire preuve de transparence et, de ce fait, d’actualiser les valeurs des parts des SCPI. Cela passe par une réévaluation de l’intégralité des immeubles en location. Symboles de stabilité dans le patrimoine des épargnants, les SCPI, SCI et OPCI doivent affronter des turbulences. Quelques « grandes maisons » ont annoncé des baisses de parts significatives. Comment l’épargnant peut-il appréhender et intégrer cette baisse ? Comment les conseillers et CGP peuvent-ils rassurer leurs clients ? Comme à chaque crise, il est bon de se rappeler quelques fondamentaux : chaque placement a ses avantages et ses limites, le produit qui rapporte, qui est liquide et sans risque n’existe pas !

Des années de frénésies immobilières ont anesthésié la méfiance des épargnants. De l’autre côté du bureau, le conseiller (et le fameux devoir de conseil) a-t-il été assez explicite ? Contractuellement, le DIC (document d’information contractuel) des SCPI précise : « ce produit ne prévoyant pas de protection contre les aléas de marché, vous pourriez perdre tout ou partie de votre investissement ». C’est dans ces moments où l’on marche sur des sables mouvants, que le travail d’un conseiller intègre paye et que les discours de langue de bois ne sont d’aucune utilité.

A contrario, d’un scénario catastrophe se révèlent souvent des nouveautés. En effet, l’actualité montre que nous faisons preuve de « destruction créatrice ». Les assureurs lancent de nouveaux fonds euro pour capter la hausse des taux, et les gérants de SCPI développent des stratégies « opportunistes », en achetant de l’immobilier fortement décoté et en transformer des bureaux vides en résidentiel pour pallier la pénurie de logements. Oui nous sommes fauchés par cette envolée inflationniste, mais cela libère de la place pour des gérants audacieux et novateurs.

Le sommaire du mois - Juin 2023

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Le sommaire du mois - Mai 2023

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Le sommaire du mois - Avril 2023

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Le sommaire du mois - Mars 2023

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