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Obligations : l’offensive nordique de DNB et Evli

Un vent du nord souffle sur l’obligataire ! DNB AM lance son DNB Fund High Yield sur le marché français. De son côté, Evli ouvre au public son Evli Nordic 2023 Target Maturity Fund.

Deux gestionnaires nordiques, le norvégien DNB Asset Management et le finlandais Evli Fund Management, viennent de se signaler en lançant chacun un fonds sur le marché français : le DNB Fund High Yield et le Evli Nordic 2023 Target Maturity Fund. Dans le cadre du développement de son activité, DNB AM vient de faire enregistrer, après ses fonds actions en 2018, son produit haut rendement nordique à la commercialisation dans l’Hexagone.

L’encours de ce fonds domicilié au Luxembourg atteignait récemment 287 M€. « L’ensemble de la stratégie haut rendement de DNB AM, précise un porte-parole de la filiale de gestion d’actifs de la principale banque norvégienne, comprend également un fonds de droit norvégien ainsi que des mandats et pèse globalement 1,6 Md€, sur un total de 63 Md€. En fin d’année dernière, nous avons recruté Marta Oudot comme responsable de la distribution en France. »

Une multitude d’opportunités

Les obligations high yield nordiques répondent à un besoin de diversification des portefeuilles taux et multi-actifs. Elles offrent un rendement plus élevé que leurs homologues de la zone euro, et ce avec une duration structurellement faible. « Fort d’une équipe de 14 spécialises de taux, fait observer Marta Oudot, DNB AM est bien placé pour rendre accessibles les marchés nordiques aux investisseurs. »

Evli Fund Management considère également que le profil rendement/risque des corporate bonds nordiques, qui se combine à une volatilité moindre dans un environnement économique politique et économique stable, est attrayant. Leur marché se compose de 500 émetteurs – dont plus de la moitié ne sont pas notés – et pèse 225 Md€. « Les pays nordiques offrent une multitude d’opportunités d’investissement, souligne le gestionnaire dans un Flash Info. Les obligations nordiques non notées procurent des rendements améliorés (de 50 à 150 points de base) par rapport aux obligations de sociétés européennes notées, tout en ayant un niveau de risque similaire. Autre facteur important, les ETF, qui ont tendance à avoir une base d’investisseurs très cycliques, ne sont pas présents dans les pays nordiques. Les obligations nordiques non notées sont majoritairement détenues par des institutionnels locaux. » Les encours gérés dans le groupe Evli atteignent près de 12 Md€.

Vert et liquide

Le fonds à échéance Evli Nordic 2023 Target Maturity Fund, que pilotent Jani Kurppa et Juhamatti Pukka, vise un rendement annuel de 3 %, avec un indicateur synthétique de risque et de rendement (SRRI) de 2 (sur une échelle de 1 à 7). Une démarche ESG est intégrée au fonds. A noter que Evli a récemment fait appel à Blue Associates (tierce partie marketeur) pour distribuer ses stratégies en France. « Notre ambition, indique Petter von Bonsdorff, directeur du développement international, est de proposer à une clientèle de plus en plus large et internationale nos stratégies long only actions et d’obligations corporate européennes et nordiques maintes fois récompensées. Nous pensons que les conditions sont aujourd’hui réunies pour accentuer nos efforts de distribution. »

Ajoutons qu’avec une première émission d’obligation verte, les Pays-Bas ne sont pas en reste. Cette émission à 20 ans, à un taux de 0,56 %, s’est soldée par une demande portant sur 21 Md€, soit plus de 3,5 fois le montant prévu (jusqu’à 6 Md€) ! La souche pourra cependant être élargie à 10 Md€ au cours des prochaines années. « Les obligations d’Etat néerlandaises répondent à des normes élevées en matière d’écologie, de reporting et de transparence, expliquent les responsables de NN Investment Partners dans un commentaire d’investissement. Le produit de la première émission d’obligation verte (et liquide) des Pays-Bas, notée AAA, sera utilisé pour financer l’adaptation au changement climatique et en atténuer les effets. Cette émission devrait stimuler le marché néerlandais des obligations vertes. D’autres gouvernements pourraient emboîter le pas aux Pays-Bas, 2e plus gros emprunteur souverain vert, derrière la France (16,6 Md€). »

Michel Lemosof