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Aviva Investors France met le cap sur les actifs réels, l’ESG et l’international

Aviva Investors France présente ses axes de développement stratégique pour l’année 2019. Les priorités portent sur les actifs réels, l’ESG et l’international. 

Aviva Investors France fait partie du groupe d’assurance et d’asset management britannique Aviva. Lors de sa réunion annuelle d’information, Inès de Dinechin (photo), présidente du directoire, Denis Lehman, directeur général, responsable des gestions actifs liquides et ESG, et John Dewey, directeur général, responsable des actifs réels et solutions, ont fait le point sur la société qu’ils animent et tracé des perspectives.

Tripler la collecte

Aviva Investors emploie plus de 1 500 salariés dans le monde. Le groupe est représenté par 17 centres financiers : centres de gestion et centres de distribution, la plupart ayant les deux casquettes. Il gère 386 Md€. Ses encours se ventilent entre les obligations (63 % du total), les actions (17 %), le multi-actif (11 %) et l’immobilier (9 %). Le pourcentage des encours en France – soit 109 Md€ – gérés pour le groupe est de 80 %, et de 20 % pour des clients externes. La part des encours gérés pour des investisseurs institutionnels est de plus de 80 % et de moins de 20 % pour le retail. Cela dit, en termes de collecte, la dynamique est soutenue sur le segment des clients particuliers. L’an dernier, la collecte globale (hors monétaire) s’est élevée à 1 Md€, dont la moitié hors de l’Hexagone.

« Nous avons été déçus, reconnaît Inès de Dinechin, car nous avions tablé sur un montant nettement plus élevé, mais l’exercice 2018 a été atypique. Pour 2019, nous envisageons de collecter 2,9 Md€. Nous avons trois priorités : les actifs réels, l’ESG et l’international. L’an dernier, nous avons procédé à 1 Md€ d’origination de dettes privées (immobilier, corporate, infrastructures). Le groupe s’intéresse aux actifs réels depuis 1984. Il y a aujourd’hui une appétence pour cette classe d’actifs, alors que générer de la performance sur les actifs liquides est devenu plus compliqué. En ce qui concerne l’ESG, poursuit-elle, cela fait plus de 20 ans que nous sommes « activistes », notamment en matière de gouvernance des entreprises. Nos équipes votent aux assemblées générales de 17 000 sociétés, soit 98 % des émetteurs dont nous détenons des titres. En 2018, nous avons amorcé une vraie poussée à l’international, un accélérateur de collecte, essentiellement via des mandats pour des institutionnels et des assureurs, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse… »

Quadrupler les encours ISR

A moyen terme, les encours sous label « ISR » de l’Etat français, « le plus difficile à obtenir », selon Denis Lehman, devraient atteindre 12 Md€, répartis sur une dizaine de fonds, contre 3,2 Md€ et 7 fonds début 2019. Une équipe, qui va encore s’étoffer, de 26 personnes dédiées à l’ESG à travers le monde est à la manœuvre. L’idée est double : influencer les instances de place pour faire évoluer les réglementations, ainsi que les usages de l’industrie, et donner du sens à l’épargne des clients, tout en préservant leurs intérêts. Aviva Investors France, par exemple, est conseil en allocation sur l’offre profilée Aviva Investors Solution Durable.

« Nous souhaitons fournir à nos clients plus que l’accès aux marchés, souligne Denis Lehman. Nous sommes convaincus que l’approche ESG permet de mieux préparer sa retraite ou l’avenir de ses enfants. Nous voulons vivre dans un monde qui nous ressemble, tout en continuant à épargner. Pour les particuliers, Aviva Grandes Marques ISR est l’un de nos fonds phares actions, ajoute le professionnel, comme l’est Aviva Investors Euro Crédit Bonds ISR, que nous mettons à leur disposition dans le domaine obligataire. Battre un indice boursier, c’est bien, mais ralentir le réchauffement climatique est une nécessité ! Nous allons lancer un fonds euro vert, le premier du genre, qui aura un fort impact sur le climat. Et nous projetons de diversifier notre offre autour de thématiques liées aux objectifs de développement durable des Nations unies. »

S’agissant des actifs réels, le gestionnaire est également très ambitieux : réorganisation des expertises, partenariats, déploiement international, création d’un OPCI vert, projet de fonds de dette privée spécialisé sur les small & mid caps « Nous voulons offrir des solutions sur mesure pour optimiser les contraintes des assureurs et un accès aux primes d’illiquidité sur l’ensemble des classes d’actifs réels », résume John Dewey.Enfin, pour ce qui est du Brexit, les dirigeants d’Aviva Investors se disent prêts à toute éventualité, et ce depuis le 29 mars. Il faut aussi savoir que le groupe est, en Europe, non seulement présent en France, mais également en Irlande et au Luxembourg.

Michel Lemosof