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Vega IM : la technologie n’est plus un secteur cyclique

D'après Vega IM, la technologie n’est plus un secteur d’activité cyclique et s’élève même au rang de secteur de croissance à forte visibilité.

Nombre d’observateurs pointent le niveau élevé de la prime affichée par les valeurs technologiques. Selon Benoît Peloille, gérant chez Vega Investment Managers (IM), cette prime témoigne avant tout d’une mutation profonde du secteur, de nature à justifier une évolution de son traitement boursier. Pour lui, la technologie s’élève désormais au rang de secteur de croissance à forte visibilité.Au moment où le cycle mondial ralentit, les sociétés technologiques enregistrent de « solides » résultats.

« De Microsoft, qui dépasse aujourd’hui Apple au rang de première capitalisation mondiale avec une valorisation boursière de 1 000 Md$, à Facebook, Amazon ou SAP, en Europe, qui ont affiché des résultats supérieurs aux attentes, les valeurs de la technologie, fait remarquer le gérant, se distinguent à l’occasion de la publication des résultats au titre du premier trimestre 2019. »

Aux Etats-Unis, comme en Europe, la quasi-totalité des sociétés technologiques a publié des chiffres supérieurs aux attentes des analystes financiers. Certes, le consensus avait entrepris un mouvement de révision à la baisse des profits, mais les valorisations, particulièrement tendues, étaient « propices » à quelques sanctions boursières en cas de déception.

La qualité se paie

« Le secteur technologique est cher mais c’est celui qui, de loin, crée le plus de valeur pour l’investisseur, souligne le professionnel. Il s’achète à des niveaux de valorisation qui peuvent paraître dissuasifs, si bien que les observateurs sont nombreux à anticiper un dégonflement de la prime du secteur. Selon nous, le retour sur fonds propres, particulièrement élevé (27 % !), de la technologie et la part importante des profits que représente le secteur dans la cote américaine justifient une telle prime. A eux seuls, les GAFA et Microsoft, soit seulement cinq sociétés, représentent 10 % de l’EBIT [résultat d’exploitation] total du S&P, alors que le secteur IT [technologies de l’information] dans son ensemble pèse 20 % du total des profits du S&P 500. »

La technologie repose sur des évolutions structurelles qui le rendent moins cyclique. Au-delà de leur poids dans les bénéfices de l’indice, il est intéressant de constater que les valeurs technologiques offrent une visibilité sur leur croissance qui, auparavant, leur faisait défaut. Depuis quelques années, les profits du secteur sont devenus moins volatils, ce que le marché a bien intégré. La volatilité des cours boursiers des technologiques a d’ailleurs significativement baissé par rapport au reste de la cote.

« Le secteur de la technologie, conclut Benoît Peloille, semble bien confirmer un changement de statut boursier, justifiant le maintien de multiples de valorisation élevés, à l’image des autres secteurs de grande qualité. La robotisation, l’intelligence articifielle, le big data et la digitalisation de l’économie sont des tendances lourdes qui mobilisent les Capex [dépenses d’exploitation] dans toute l’économie, si bien que nous doutons de voir un tel processus s’interrompre en cas de ralentissement conjoncturel. Plus que le cycle économique, la principale menace réside dans l’intervention des gouvernements qui souhaiteraient limiter la sur-profitabilité des sociétés technologiques. »

Michel Lemosof