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Baromètre Natixis IM : où investissent les CGP en 2019 ?

Liquidités, fonds euros, ISR et diversification... Telles sont les grandes tendances des allocations des CGP français dévoilées par le Baromètre Natixis IM. 

Natixis Investment Managers (IM) a examiné les évolutions au sein des portefeuilles types des CGP en France, de juillet 2018 à juin 2019. Cela lui a permis d’élaborer le nouveau Baromètre des conseillers financiers.  En 2019, comme L'équipe Dynamic Solutions de Natixis IM qui aide les investisseurs professionnels à constituer des portefeuilles « plus robustes » grâce à un service de simulation, a analysé 88 portefeuilles de CGP : 28 prudents, 35 modérés et 25 dynamiques.

Percée de l’ISR

Dans un élan de prudence, les investisseurs ont, en moyenne, augmenté leurs allocations aux liquidités et aux fonds en euros. Par ailleurs, l’investissement socialement responsable (ISR) fait une entrée remarquée dans les portefeuilles types des conseillers financiers, principalement via les fonds actions, « à hauteur de 15 %, alors qu’il y tenait une place relativement confidentielle jusqu’en 2017», relève le baromètre. Troisièmement, la gestion flexible, dont la performance a été décevante fin 2018 et début 2019, a été sanctionnée dans les allocations des CGP. Quatrièmement, dans un contexte d’incertitude, les CGP diversifient leurs portefeuilles, tant géographiquement qu’à travers de nouveaux styles de gestion, comme les stratégies thématiques.

Appétit pour l’alternatif

 « La composition des portefeuilles types, souligne-t-elle, présente un échelonnement du risque qui semble adéquat. Comparée à leurs homologues de réseau, la part du fonds en euros dans les portefeuilles profilés des CGP est structurellement petite. Les portefeuilles ont tous une composante stable d’alternatif (autour de 8 %), ainsi qu’une composante de fonds patrimoniaux, dont les Français restent les champions, de 15 % à 22 % selon les profils. »

Par ailleurs, l’enquête réalisée par NatixisIM et CoreData Research auprès de 9 100 investisseurs particuliers à travers le monde – dont 400 en France – révèle que, dans une large majorité, ceux-ci privilégient la sécurité plutôt que la performance et que 64 % d’entre eux s’estiment prêts à un retournement des marchés, ce que contestent 58 % des conseillers financiers.

Ce n’est pas le seul enseignement. En France, pour 2019, les attentes de rendement des investisseurs individuels s’établissent à 7,9 % au-dessus de l’inflation, tandis que les professionnels s’attendent à un rendement moyen de 5,3 %.

Autre constat : dans le monde, l’utilisation des ETF dans les portefeuilles des investisseurs individuels (qui, curieusement, considèrent que ceux-ci sont moins risqués) poursuit son essor, soutenu par un contexte de compression des frais, et ce bien que la gestion active soit encore plébiscitée. « De manière générale, indiquent l’enquête, près de 60 % des investisseurs français affirment que la volatilité les conduit à rechercher des placements autres que des actions et des obligations. »

Michel Lemosof