GESTION DE FORTUNE - Le Magazine de la Gestion Privée

Perspectives 2021 de LBPAM : optimisme et ISR au menu

march77

C’est dans une web-conférence que les experts de La Banque Postale AM et de sa filiale Tocqueville Finance ont livré leurs commentaires de marché pour 2021. Selon eux, dans un contexte de reflation, l’heure est à la préférence pour les actifs risqués.

Après avoir analysé l’environnement économique et financier, les spécialistes de La Banque Postale Asset Management et de Tocqueville Finance on indiqué lors d’un webinaire quelles étaient les pistes à suivre en termes d’investissement dans les mois qui viennent. Afin de maîtriser la pandémie, des mesures de restriction de la mobilité ont été prises par les autorités gouvernementales. « Cette situation, dont l’ampleur peut s’avérer plus grande qu’envisagé il y a encore peu de temps, aura un impact sur la croissance dans les mois à venir », explique Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de LBPAM.

S’agissant de la croissance économique, le professionnel s’attend à une accélération dès la fin du premier trimestre puis à un rythme soutenu au deuxième. Au total, sur l’ensemble de l’année 2021, le PIB devrait progresser de 4 % aux Etats-Unis et en Europe, et de 7,5 % en Chine. Un scénario qui s’appuie sur le processus de vaccination et sur la poursuite des soutiens à l’économie. Pour Sebastian Paris Horvitz, nous sommes entrés dans une période de dominance de la politique budgétaire sur la politique monétaire, alors qu’il faut financer le coût « considérable » de la crise et que les banques centrales s’apprêteraient à maintenir une position « très accommodante » au-delà de 2021.

« En dépit des incertitudes qui pèsent à court terme, sans parler des risques liés au chômage et à de possibles tensions sociales, indique pour sa part Michel Saugné, directeur de la gestion actions chez Tocqueville Finance, nous privilégions les actions dans notre allocation. C’est la conséquence de notre prévision de reprise économique relativement forte, de maintien de politiques accommodantes et de la persistance des taux d’intérêt très faibles de la dette souveraine. »

L’ISR, le « bio » de l’investissement

Cela dit, selon lui, une progression trop rapide du marché, qui anticipe déjà un bond annuel des résultats des entreprises de 40 %, pourrait sonner le glas du cycle financier haussier et inciter à la prudence. L’augmentation des introductions en Bourse (150 Md$ l’an dernier) milite d’ailleurs en ce sens. L’envolée du Bitcoin, dont le cours a été multiplié par 8 en moins d’un an, peut aussi inspirer quelque défiance. Au demeurant, l’écart entre les valeurs les plus chères et les valeurs les moins chères n’a jamais été aussi important.

Le professionnel préfère l’Europe et les pays émergents, au détriment du marché américain, avec un appétit retrouvé pour les plus petites capitalisations. « Le stock picking et l’approche ISR, ajoute-t-il, devraient être les meilleures façons de chercher de la valeur dans un marché actuellement en proie à certains excès de valorisation. » Il préconise de s’intéresser à des fonds thématiques comme Tocqueville Silver Age ISR, Tocqueville Technology ISR et LBPAM ISR Actions Environnement.

Pour Guillaume Lasserre, directeur adjoint des gestions de LBPAM, les maîtres mots sont, au-delà de la diversification, flexibilité et couverture. Pour protéger un portefeuille, plus que l’or ou le cash, celui-ci utilise le dollar. « Les obligations d’Etat continuent à jouer un rôle d’amortisseur, fait-il remarquer, mais, en l’absence de revenu, les investisseurs doivent désormais payer leur police d’assurance. L’or et les liquidités ont un coût d’opportunité significatif. Dans les circonstances actuelles, nous pensons que recourir à des stratégies qui s’appuient sur la volatilité ou qui associent à des portefeuilles actions des stratégies protectrices comme les convertibles est une approche porteuse. »

Enfin, le professionnel souligne aussi que l’ISR génère de la valeur. Pour lui, les prochains mois valideront l’approche de LBPAM articulés autour de quatre piliers : bonne gouvernance de l’entreprise, gestion durable des ressources, transition énergétique et économique, développement des territoires. Au final, même si leur rendement de long terme devait passer de 7,5 % à 5 % dans les prochaines années, il n’y a pas aujourd’hui d’alternative aux actions.

 

ML