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Moneta AM parle des performances 2021 de son fonds phare

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C’est dans une visio-conférence que Romain Burnand, le patron de Moneta AM, entouré d’une partie de son équipe (qui compte 15 gérants-analyses), a détaillé les résultats obtenus l’an dernier par Moneta Multi Caps.

 

Avec une taille aujourd’hui supérieure à 3 Md€, Moneta Multi Caps est certainement le plus gros fonds de la place investi en valeurs de la zone euro à dominante française (75 % du portefeuille). Sur 10 ans, chez Morningstar, il est premier de la catégorie Actions France, avec une performance annualisée proche de + de 14 %. Depuis sa création en mars 2006, il affiche une hausse de 288 %, contre une avancée de 128 % pour le Cac-All Tradable dividendes réinvestis et de 117 % pour le Cac 40 ! Son ratio de Sharpe (écart de rentabilité par rapport au taux sans risque divisé par la volatilité) est excellent.

Romain Burnand, qui a commenté le parcours de ce fonds en 2021, s’est toutefois dit « déçu » par sa performance relative. Certes, sa valeur liquidative a progressé en un an de 21,2 %, mais le Cac 40 dividendes réinvestis, par exemple, a fait un bond de 31,1 %. « Cette contre-performance, fait observer le président-fondateur de Moneta Asset Management, gérant en titre du fonds, s’explique par l’importance de la poche investie en valeurs moyennes, qui ont été en retard par rapport aux grandes valeurs, avec une hausse limitée à 17 %, et par une sélection d’actions qui n’a pas répondu aux attentes, à l’image d’Adler ou d’Alstom. De surcroît, la sous-valorisation de la poche value a augmenté. »

Une connaissance approfondie des entreprises

Le portefeuille comprend une centaine de lignes, les 15 premières représentant la moitié de l’actif. Parmi elles figurent Société Générale, Stellantis, BNP Paribas, Sanofi, Bolloré, Eiffage, Veolia Environnement, Peugeot Invest, Boskalis, Saint-Gobain, Alten et EDP Renovaveis. La force de Moneta AM, c’est sa connaissance approfondie des entreprises cotées, grâce à des contacts réguliers avec leurs dirigeants. L’exercice écoulé a permis de dresser un premier bilan en année pleine de l’intégration des critères ESG dans le processus d’investissement. Les gérants utilisent la documentation publique (rapports annuels, présentations…), rencontrent les managements des sociétés, s’appuient sur les données fournies par les agences spécialisées et font diverses recherches via Internet sur les enjeux environnementaux et sociaux.

La diversité des sources leur permet d’avoir une vue complète des entreprises. Au final, la prise en compte des critères extra-financiers, notamment au travers de valeurs vertes innovantes, se révèle prometteuse comme facteur supplémentaire de performance. « Nous croyons encore à certains acteurs de l’économie traditionnelle, a souligné Romain Burnand, avec des valeurs comme Société Générale et Saint-Gobain, qui avaient pourtant été décriées pendant plusieurs années. Nous nous intéressons aussi à des micro-secteurs, comme le dragage, les vélos, l’hydrogène ou encore la qualité de l’air. »

Avec un ratio cours/bénéfice de l’ordre de 15 fois, le niveau de valorisation n’inquiète pas le professionnel, qui surveille néanmoins attentivement l’évolution du différentiel de cherté entre les banques, la construction et l’automobile (autour de 8 fois les bénéfices estimés), d’une part, et, d’autre part, les belles valeurs de croissance (autour de 26 fois les profits anticipés).

ML