GESTION DE FORTUNE - Le Magazine de la Gestion Privée

Axa IM se renforce sur les actions

Des perspectives fragiles mais encourageantes pour la croissance mondiale. C’est ce qui ressort de l’analyse macro-économique livrée par l’institution à l’occasion d’un bilan à mi-année.

Malgré un ralentissement des indicateurs cycliques, Axa Investment Managers continue à privilégier le scénario d’une « convalescence » mondiale. « Nous attendons une accélération très progressive de la croissance aux Etats-Unis comme dans la zone euro », explique Mathieu L’Hoir, stratégiste au sein de la société. Aux Etats-Unis, l’établissement table sur une baisse du chômage à 7,4% cette année, bien qu’il estime que la baisse actuelle du taux de participation (c’est-à-dire du ratio population active / population en âge de travailler) fausse la donne. « La Fed devrait attendre que l’activité redémarre plus franchement et que le chômage atteigne 6,5% pour commencer à réduire son programme de quantitative easing, explique Mathieu Lhoir. Nous pensons que cela ne devrait pas intervenir avant le dernier trimestre. Contrairement aux interruptions de QE1 et QE2 qui avaient occasionné des baisses de marché, la Fed a fait savoir qu’il n’y aurait pas d’arrêt brutal de son programme, ce qui devrait permettre un lissage. Nous n’attendons donc pas de krach obligataire, le taux américain devrait progressivement remonter à 2,5% vers la fin de l’année ».

Dans la zone euro, les perspectives restent hétérogènes selon les pays, avec un rebond en Allemagne et une poursuite de la récession prévue dans les pays périphériques tandis que la stagnation devrait se prolonger en France. « Le point bas dans la zone euro a néanmoins été touché au dernier trimestre 2012, estime Mathieu Lhoir. Le manque de confiance a gelé les investissements à tel point que leur niveau est plus faible que les capacités de production ! Mais la dynamique devrait changer en fin d’année ».Reste le problème de la transmission de la politique monétaire au sein de la zone : les taux d’intérêt demeurent élevés dans la périphérie tandis que les conditions de crédit ne se desserrent pas. « Tant qu’il n’y aura pas une résolution de la crise européenne, qui passe par la mise en place de l’Union Bancaire, nous continuerons à observer des problèmes de financement des PME dans la zone euro, explique le stratégiste. Il est nécessaire de déconnecter le souverain du bancaire ».

Dans ce contexte macro-économique, Axa IM reste positif à moyen terme sur les actions. « La politique de la Fed joue comme une ‘protection à la baisse », explique Mathieu Lhoir. Le scénario est favorable dans tous les cas. Si elle retire des liquidités du marché c’est que le retour de la croissance se confirme. Dans le cas contraire, les liquidités resteront abondantes.

« En termes relatifs, les actions constituent la classe d’actif la plus intéressante, confirme de son côté Kyra Tilquin, responsable de la gestion diversifiée. Nous allons mettre à profit la volatilité actuelle et la correction du marché pour nous renforcer sur les actions, y compris sur le marché japonais. Les actions émergentes nous semblent en revanche moins intéressantes compte tenu de la moindre rentabilité des sociétés et des problèmes d’inflation ».

En ce qui concerne le reste de son allocation, Axa IM sous-pondère les obligations d’Etat et reste neutre sur le crédit. La valorisation du crédit investment grade (le papier le mieux noté) étant moins favorable, la société marque une préférence pour le high yield et les durations courtes.