GESTION DE FORTUNE - Le Magazine de la Gestion Privée

BlackRock croit aux actions européennes

De passage à Paris, Nigel Bolton, le responsable de l’équipe actions Europe, a détaillé les raisons pour lesquelles les trois à cinq prochaines années seront déterminantes.

Serions-nous à mi-chemin d’un bull market sur le Vieux Continent ?
A écouter Nigel Bolton, le chef de l’équipe actions dédiée à cette partie du monde pour le géant BlackRock, tout porte à le croire. Après tout en effet, depuis l’été dernier et la déclaration de soutien illimité à l’euro de Mario Draghi, le patron de la banque centrale européenne, le sentiment des investisseurs a changé sur les actions européennes. Si les particuliers semblent avoir été les premiers à revenir sur zone parmi les clients de BlackRock, voici maintenant que les investisseurs institutionnels semblent y reprendre goût. « Depuis le début de l’année, notre collecte nette s’élève à 3 milliards de dollars » confirme Nigel Bolton qui s’empresse de préciser qu’il ne s’agit là que du « simple commencement d’un phénomène de réallocation des actifs des obligations vers les actions ». D’après lui, les institutionnels vont progressivement comprendre que favoriser les obligations au détriment des actions pourrait se révéler une stratégie bien dangereuse au cours des trois à cinq prochaines années. Contre toute attente en effet, les actions de tous les secteurs cotés ont désormais un rendement supérieur à celui des obligations d’entreprises. Mieux encore, il semblerait que les effets des politiques européennes de resserrement fiscal se fassent progressivement moins sentir sur la richesse de chaque pays permettant ainsi à la consommation de se reprendre. Au-delà de ces critères domestiques, le patron de la gestion pointe aussi des facteurs de soutien à l’activité des sociétés européennes comme une croissance du PIB mondial qui devrait être de 2,6 % cette année et de 3,1 % l’an prochain et l’émergence d’une classe moyenne dans les pays émergents.
A ceux qui s’inquiéteraient d’un possible krach obligataire, similaire à celui de 1994, Nigel Bolton objecte que celui-ci ne devrait pas se produire si les politiques d’injection massive de liquidités des banques centrales sont habilement pilotées. Dans ce cas en effet, le retour des pressions inflationnistes devrait être des plus progressifs. En matière de hausse des actions, l’homme n’exclut également pas un gain de 20 % cette année sur les actions européennes.