Gestion d’actifs

Brexit : les réactions à chaud des acteurs de la gestion d'actifs

Alors que le Brexit l’emporte à 51,9%, le monde de la gestion d’actifs est sous le choc. Tour d’horizon des premières réactions à chaud.

A peine la nouvelle du vote en faveur du Brexit connue peu avant 6 h ce matin, des premières réactions sont apparues sur Twitter. Philippe Waechter, économiste chez Natixis AM, a été l’un des premiers sur la brèche (suivre ces réactions sur le compte twitter de @gestionfortune)

Un choc « sismique »

Dans la matinée, les premiers commentaires à chauds sur l’impact du Brexit sont tombés. « Ce résultat est sismique » pour Matthew Beesley, directeur actions internationales d'Henderson Global Investors, une des principales sociétés de gestion britannique « Ses implications se feront sans aucun doute sentir au-delà des frontières du Royaume-Uni, avec des impacts immédiats et peut-être de longue durée sur le commerce mondial et certainement sur tous les marchés d'actifs »

Chez M&G, autre grande société de gestion britannique, Eric Lonergan, gérant au sein de l'équipe Multi-Asset, déclare : « Tout dépend des négociations sur les relations entre l'Europe et le Royaume-Uni. Cela prendra un long moment avant que nous sachions ce que quitter l'UE signifie ».

Immobilier et banque parmi les secteur les plus impactés

Pour l’UBP, les secteurs les plus impactés seront l’immobilier, la banque, la publicité et l’industrie. La banque privée suisse rappelle que la sortie officielle ne sera pas effective avant 2018 et « cela ouvre une période de rude et longues négociations avec l’Union européenne (accords commerciaux, libre ciruclation ».

De son côté, Rick Lacaille, directeur mondial des investissements de l’américain State Street Global Advisors, indique : « Ce scrutin a un impact immédiat sur le marché mais il aura d’autres conséquences à surveiller à plus long terme, notamment sur les mouvements nationalistes protectionnistes, en Europe et au-delà (…). Nous pouvons nous attendre à un effet domino sur certains facteurs liés à la fluctuation des marchés, comme le commerce international, la mobilité des travailleurs, et les investissements directs étrangers ».

Quid du passeport européen ? 

Allianz GI s’interroge pour sa part sur sa « capacité à continuer, en tant qu’entreprise, à recourir au mécanisme de passeport européen applicable aux services délivrés au Royaume-Uni ». Mais en minimisant l'impact : « Compte tenu du rôle majeur joué par le Luxembourg, où nous centralisons l’essentiel des opérations d’enregistrement de nos fonds d’investissement pour l’Europe. En outre, nous travaillons d’ores et déjà au lancement de produits d’investissement de type Sicav à l’attention des clients d’investisseurs britanniques ».

Avant 8 h du matin, Octo AM rappelait qu’il avait anticipé le Brexit : « Depuis plusieurs jours (… ), nous avons considérablement désensibilisé nos portefeuilles et augmenté la poche de trésorerie. Nous conserverons ces positionnements très conservateurs pour quelques semaines ».

Fidelity plus serein

Pour rassurer les investisseurs, certains ont même organisé des conférences téléphoniques comme OFI AM ou l’Américain Fidelity. Ce dernier reste étonnament serein : « Ce type d’évènement n’impacte qu’à la marge les perspectives de long terme des entreprises », assure Paras Anand, responsable de la gestion actions européennes chez Fidelity International.

En fin d'après-midi, la note de NN Investment Partners était intitulée « Le Brexit l'emporte, les marchés s'effondrent » : en effet, à la cloture, le CAC 40 avait perdu 8% à 4106 points.