19042024

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Gestion d’actifs

Investissement responsable : vers le cap des 1 500 Md€

Fin 2018, l’investissement responsable (IR) représente en France un encours de 1 458 Md€ selon l'AFG. La hausse atteint +40% sur un an. 

Pour la 2e année, l’Association française de la gestion financière (AFG) a collecté auprès de ses membres – les sociétés de gestion de portefeuille – des informations sur leurs activités de gestion d’investissement responsable, en distinguant les offres « investissement socialement responsable » (ISR) et les autres approches « environnement, social, gouvernance » (ESG).

La publication des résultats consolidés est réalisée avec le concours du Forum pour l’investissement responsable (FIR). L’échantillon se compose de 65 sociétés (contre 48 en 2017) qui, ensemble, gèrent 3 430 Md€, dont 1 580 Md€ en organismes de placement collectif (OPC) et 1 850 Md€ en mandats de gestion, sur un total de 3 860 Md€ (au 31 décembre 2018).

« L’encours de la gestion investissement responsable en France s’établit à 1.458 Md€, dont 417 Md€ (266 Md€ en mandats) en ISR et 1.041 Md€ (676 Md€ en mandats) en autres approches ESG, hors stratégies d’exclusion seule, font observer Thomas Valli, directeur des études économiques et Cyril Greco, économiste à l’AFG. En tenant compte de ces stratégies, le cumul des encours s’établirait à 1 830 Md€. A périmètre constant, les encours IR ont augmenté de 40 % en un an ». 

84 % des encours aux institutionnels

La croissance des encours de l’an dernier s’explique par le dynamisme des mandats de gestion, l’encours des OPC restant stable malgré une année tumultueuse dans les marchés. La croissance des autres approches ESG est principalement le fait de la diffusion des stratégies d’intégration. Confirmant le caractère à prédominance institutionnelle du marché, les mandats de gestion représentent 65 % des encours, avec 943 Md€, contre 35 % pour les OPC, avec 516 Md€.

« Les stratégies ISR se concentrent sur la sélection les plus en pointe sur le développement durable, précisent les spécialistes de l’AFG. Les mandats sont gérés quasi exclusivement en sélection positive. S’agissant des OPC, les stratégies de sélection positive dominent le marché best-in-class (79 % du total), devant les stratégies best-in-universe, best-effort (12 %) et thématiques (9 % : 1 % gouvernance, 3 % social et 5 % environnement). Les investisseurs institutionnels représentent 84 % des encours ISR. Les encours des OPC se partagent entre les investisseurs institutionnels (57 %) et les épargnants particuliers (43 % : 11 % banques privées, CGP et multi-gérants, 13 % épargne salariale/Perco et 19 % banque de détail). La part des particuliers devrait continuer à progresser, grâce à la multiplication des offres par les réseaux de distribution des produits d’épargne (assurance vie, PEA, comptes-titres) et à l’épargne salariale. »

En termes de classe d’actifs, les titres obligataires correspondent à 56 % des encours ISR. Les encours des OPC, eux, se répartissent entre les catégories de taux (monétaires et obligataires), à hauteur de 52 %, et celles orientées vers les actions (actions cotées et diversifiées), à concurrence de 46 %, plus 2 % d’actifs non cotés (private equity, immobilier, infrastructures…).

Par ailleurs, les deux labels publics, ISR et Greenfin (ex-TEEC), créés en 2015, ont déjà été attribués à 217 fonds (46 sociétés concernées) et à 31 fonds (23 sociétés), représentant 55 Md€ (Label ISR) et 7 Md€ (Label Greenfin). 

Michel Lemosof