19042024

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Gestion d’actifs

Fintech : Ismo invente le micro-placement via les arrondis

Ismoweb

La fintech Ismo lance son modèle inédit de micro-placements sur des ETF via les arrondis de paiement par carte bancaire. La société de gestion cible les 18-35 ans et mise sur l'Europe entière. 

Les petits ruisseaux font les grandes rivières... C’est sans doute en s'appuyant sur ce principe que les cinq fondateurs* d’Ismo (acronyme de Invest Small Money) ont lancé leur application pour « démocratiser les placements financiers », nous confie Eric Le Brusq, ancien responsable mondial de la vente dérivés actions chez Natixis et CEO de  Wide Asset Managementla société de gestion nouvellement créée et qui est sans doute une des très rares à s'adresser directement au client final. 

L'idée est vraiment originale : proposer d'investir les quelques centimes constitués par l’arrondi des paiements des cartes bancaires sur les marchés financiers. Le fonctionnement est simple : après s'être inscrit rapidement sur l'application (scan ou photo de la carte d'identité, questionnaire patrimonial et de profil de risques, etc.), l'épargnant autorise Ismo à se plugger sur son compte de carte bancaire (via la technologie de l'agrégateur de comptes Budget Insight) et signe alors un mandat de prélèvement Sepa.

Des ETF pour trois profils prudent, équilibré et dynamique

Ensuite, de façon presque imperceptible, les arrondis de ses paiements par carte seront virés vers un des trois OPCVM d'Ismo spécialement créés via des ETF selon trois profils : prudent, équilibré et dynamique. « Les arrondis, cela permet aux clients de se familiariser avec les placements financiers. Ensuite, ils peuvent rajouter des virements ponctuels ou programmés hebdomadaires ou mensuels », explique Eric Le Brusq. 

Utiliser le passeport européen

Côté frais, Ismo prélève directement sur le compte bancaire 1 € par mois (gratuit les trois premiers mois) et facture 0,50% de frais de gestion annuels sur l'encours (il n'y a aucun frais d'entrée, d'arbitrage ou de sortie). Mais à raison de 12 € par an et à peine quelques euros par mois pour chaque client, comment rentabiliser le modèle ? Réponse : « Multiplier le nombre de clients en allant les chercher partout en Europe via le statut de LPS rendu possible grâce au passeport européen de la société de gestion », nous détaille le CEO. 

A priori inédite sur le vieux continent, l'idée de placer ses arrondis existe déjà depuis plusieurs années outre-Atlantique avec la fintech Acorns qui a déjà séduit 8 millions de clients dont le panier moyen monte à 1 200 €. 

Ismo ne n'attaque pas au marché de la gestion privée, mais aux 18-35 ans qui ne savent pas comment faire les premiers pas sur les marchés financiers. Pour toucher cette cible, le mode d'acquisition est presque exclusivement digital, notamment via les réseaux sociaux Facebook, Linkedin et Instagram.

En outre, pour ce service de micro-placement, ne cherchez pas de site internet : Ismo est uniquement accessible à partir d'une application mobile à télécharger sur l'App Store ou Google Play comme de plus en plus de fintechs. Lancée discrètement cet été après plus de deux ans de préparation, l'application a déjà séduit un millier de clients. 

Carole Molé-Genlis

* Les cinq fondateurs sont Jacques Lucas, président ; Eric le Brusq et Philippe de Gouville co-CEO ; Amélie Marchand, directrice marketing et Thierry Sorgnard, directeur technique.