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Année noire pour le blé

Les conditions météorologiques actuelles font peser un risque sur les récoltes de céréales au sein des zones agricoles de la mer Noire. Agritel, expert dans les marchés européens de l'agro-industrie, évoque un manque de production de 29 millions de tonnes de blé cette année pour la région.

La sécheresse que subissent les Etats-Unis depuis plus d'un mois a entraîné, notamment au travers des cours du maïs, de fortes tensions sur les marchés des matières premières agricoles avec des hausses de 34 % des cours à Chicago. « Mais la sécheresse et le déficit hydrique s'imposent également en Europe centrale, réduisant de jour en jour les potentiels de production », explique Michel Portier, directeur de la société de conseil Agritel. Il estime ainsi un manque de production de 29 millions de tonnes de blé par rapport à 2011 pour les trois principaux exportateurs de la mer Noire : la Russie (3ème producteur mondial), l'Ukraine (10e) et le Kazakhstan (12e).

C'est le même scénario qu'aux Etats-Unis qui se joue là : températures très élevées, parfois supérieures à 35° pendant plusieurs jours consécutifs, couplées à un déficit hydrique marqué. Si les gouvernements continuent d'annoncer de bonnes récoltes, sur le terrain, la réalité se révèle différente. « En Ukraine, le poids spécifique des grains récoltés est décevant, et les agriculteurs affichent leurs désillusions quant à la future récolte de maïs. En Russie, les agriculteurs nourrissent également de plus en plus de doutes sur les rendements », détaille Michel Portier.

En définitive, les volumes exportés sur la zone Ukraine-Russie-Kazakhstan seront fortement réduits : Agritel table ainsi sur une baisse de 45 % des volumes exportables en blé et en orge par rapport à 2011.

Ironie du sort, en France et au nord de l'Europe, ce sont les pluies qui représentent une menace. Les moissons sont ralenties par les précipitations tandis que des craintes apparaissent sur la qualité des céréales.

Mis en ligne le 17 Juillet 2012