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Election de Donald Trump : comment rassurer les épargnants

Face à une élection qui déconcerte les marchés financiers, les sociétés de gestion et les CGPI ont multiplié les prises de parole pour rassurer les investisseurs.

L'année 2016 aura été compliquée pour les sociétés de gestion et les CGPI : après la surprise du Brexit, la loi Sapin 2 qui pourrait bloquer les rachats d'assurance vie, ils vont désormais devoir rassurer leurs clients sur le véritable coup de tonnerre créé par l'élection de Donald Trump comme 45e président des Etats-Unis. 

Pourtant, l'impact immédiat au niveau boursier semble moindre que celui du Brexit qui avait suscité de tant d'appels des épargnants auprès de leur CGPI. Les places financières européennes ont ouvert avec des baisses limitées (- 2,85 % pour le CAC40). L'impact devrait être plus important sur le marché des changes ainsi que sur les valeurs refuges comme l'or, le yen ou le franc suisse.

Commentaires de marché

Dès les premiers heures de la matinée, pléthore de sociétés de gestion se sont fendu de commentaires sur l'impact de cette élection. Avec pour leitmotiv, l'incertitude qui prévaut : « L'élection de Donald Trump engendre des incertitudes économiques. Nous attendons plus de précisions sur les priorités de la nouvelle administration, en particulier concernant les promesses les plus populistes », écrit ainsi AXA IM. « Nous pensons que la volatilité devrait se poursuivre en raison de la hausse de l'incertitude politique », renchérit de son côté Stefan Kreuzkamp CIO de Deutsche Asset Management.

« L'un des principaux risques suite à cette élection est la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. Cette dernière pourrait avoir des répercussions au niveau mondial », analyse encore Saxo Banque. De son côté Schroders table sur « des taux d'intérêt plus élevés, une inflation en hausse et un déficit budgétaire (américain) plus important ». Pourtant, dès le milieu de la matinée « le mouvement de rebond s'amorce clairement et on n'a pas constaté de mouvement massif de fuite vers la qualité », constate Natixis AM. 

Ne pas céder à l'enthousiasme, ni à la panique

Pour la fintech Yomoni, « L'Histoire nous incite à ne pas céder à l'enthousiasme ni à la panique, en effet, les élections US sont précédées par des journées de forte volatilité pour se dissiper au fil du temps. Il faut donc attendre avant de prendre précipitamment des décisions unilatérales (comme celle de changer de profil !) ». Un conseil que délivrera sans doute les CGPI à leurs clients inquiets.

Newsletters aux clients de CGPI

De nombreux cabinets auront pris les devants et envoyer des newsletters à leurs clients avant même qu'ils ne les appellent, à l'instar du cabinet Alter Egale de Géraldine Métifeux : « Encore une fois, l'intérêt d'avoir choisi des fonds de gestion alternative ainsi que des fonds diversifiés devrait porter ses fruits dans cette période compliquée. Nous considérons également que la diversification par le biais de produits structurés comme nous avons pu vous en présenter ces derniers mois, est aussi une solution ».

De même, Jean-Paul Nicolaï, CEO du family office Witam, a publié une réaction dès ce mercredi matin : « Nous nous félicitons d'avoir été prudents. Il n'est pas raisonnable de n'être pas investi lorsque l'on a un patrimoine et que le monétaire ne rapporte rien. Mais il fallait, en cette période, être significativement en-deçà de son niveau cible de prise de risque » dit-il en se demandant : « Faut-il s'alarmer aujourd'hui ? Un peu tard, bien sûr. C'est pour cela que nos préconisations d'avoir recours aux fonds flexibles étaient également fondées, de façon à s'ajuster au mieux en temps réel », conclut-il.