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Le Dr Leber revient sur l'AG de Berkshire Hattaway

bourse2020

Dans son dernier billet mensuel, le docteur Leber, fondateur d’Acatis, vous fait part de ses commentaires sur l’assemblée générale annuelle de la holding Berkshire Hathaway.

« Plutôt qu’une perspective, écrit dans son billet de mai le docteur Leber, fondateur de la société de gestion indépendante allemande Acatis, nous vous proposons une rétrospective de l’assemblée générale annuelle de Berkshire Hathaway qui s’est tenue le 30 avril à Omaha. » Du fait de la crise sanitaire et de ses conséquences, la holding de l’homme d’affaires américain Warren Buffett – qui pèse en Bourse la bagatelle de 390 Md$ – avait attiré moins de monde que les années précédentes pour cette assemblée 2022.

« Warren Buffet était de très bonne humeur, continue le docteur Leber. L’échange avec les investisseurs est pour lui comme un élixir de vie. L’âge moyen du conseil d’administration de Berkshire Hathaway est de 95 ans. » Au cours du premier quadrimestre de l’année en cours, la holding a investi plus de 40 Md$ sur les marchés actions, dont 11 Md$ pour l’acquisition de l’assureur Alleghany et 3 Md$ pour le rachat d’une fraction de son propre capital. Après le 24 février, les achats se sont accélérés. « Pour nous, fait observer le professionnel allemand, c’est un indicateur clair d’une très grande confiance dans l’attractivité des marchés boursiers, même dans un contexte de très forte inflation. »

Merci Apple !

S’agissant des prévisions sur l’inflation, Warren Buffett ne fait confiance ni à lui-même ni à aucun expert. Il semble se borner à considérer que les entreprises qui présentent un « bilan léger » s’en sortiront mieux que celles qui présentent un « bilan lourd ». Cela dit, ses investissements dans le domaine des infrastructures américaines (production d’électricité, pipelines, chemins de fer) sont exposés à l’inflation. « Chaque Américain, a fait remarquer l’Oracle d’Omaha, a 7.000 $ en liquide en poche. Les clients sont là, mais la marchandise n’est pas disponible. Les pénuries d’approvisionnement sont le principal moteur de l’inflation. » Le milliardaire a refusé deux résolutions d’actionnaires – contrairement à Acatis, qui les a soutenues – demandant la présentation des émissions de CO2 du groupe et celle concernant la manière d’aller vers la neutralité climatique.

Le vétéran Charlie Munger, qui fait partie de son équipe, a même déclaré ! « I’m in love with Standard Oil ! ». Pour le docteur Leber, ce n’est pas un « gage d’engouement pour la durabilité », bien que l’un des directeurs opérationnels du groupe, Greg Abel, soit l’un des plus importants exploitants de parcs éoliens outre-Atlantique. Sur les 235 Md$ de bénéfices nets cumulés au cours des cinq dernières années, 155 Md$ proviennent de l’augmentation de la valeur d’Apple dans le portefeuille de Berkshire Hathaway.

« Les 80 Md$ restants, précise le fondateur d’Acatis, correspondent à un rendement plutôt maigre (6 %), mais hautement fiable, des fonds propres. Berkshire Hathaway, conclut-il, reste une entreprise indestructible dont la succession est organisée. Elle ne réalisera jamais de rendements extrêmes, mais ne décevra jamais non plus. » Sur les 10 dernières années, elle n’en a pas moins enregistré en Bourse une performance de 280 %, soit plus de 14 % en rythme annualisé. Beaucoup s’en contenteraient !

ML