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Amundi : Yves Perrier cède la place à Valérie Baudson

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La patronne de CPR AM arrivera en mai prochain pour diriger la filiale de gestion d’actifs de Crédit Agricole. De nombreux défis sont à relever, comme la croissance externe du groupe.

Ceux qui connaissent bien la maison s’y attendaient au regard de la politique interne de faire tourner les équipes de direction dès lors que son leader a passé 65 ans : Yves Perrier, le patron d’Amundi s’apprête à passer la main. Il cèdera son poste de directeur général de la filiale de gestion d’actifs du Crédit Agricole en mai prochain, à l’issue de l’assemblée générale annuelle. Lui succède un pur produit de la banque verte : Valérie Baudson, entrée en 1995 et récemment devenue patronne de CPR AM, l’une des sociétés de gestion du groupe et d’Amundi ETF, Indexing & Smart Beta, dédiée à la gestion passive.

 

Cette nomination est hautement symbolique. D’abord parce qu’il a été choisi une femme pour diriger le premier gestionnaire d’actifs européen. Ensuite parce qu’elle va devoir gérer rapidement plusieurs dossiers de croissance externe, à commencer par celui de l’acquisition de Lyxor, la filiale de gestion passive de Société Générale. Il y a d’autres mastodontes de la gestion passive sur les rangs comme l’Allemand DWS ou IShares. Valérie Baudson ne sera, certes, pas seule pour prendre de lourdes décisions puisqu’Yves Perrier va prendre la présidence du conseil d’administration d’Amundi en remplacement de Xavier Musca.

 

Valérie Baudson prend les rênes d’une maison en pleine forme du haut de ses 1.730 Md€ d’actifs sous gestion. Mais les défis à relever sont nombreux. D’abord au regard du niveau des taux d’intérêts qui rendent compliqué la gestion obligataire et les fonds garantis. Ensuite compte tenu de l’inexorable évolution à la baisse du niveau de rémunération des gestions, évolution qui profite justement à la gestion passive qu’Amundi aimerait bien développer.

 

Les résultats de 2020 démontrent, en tout cas, que les investisseurs n’ont pas déserté les marchés financiers, malgré la crise du Covid. Au contraire. Mais leurs attentes ont évolué. La gestion ISR est devenue incontournable tout comme celle abordant des thèmes à la mode du type intelligence artificielle, robotique, tech ou santé. Amundi va aussi devoir s’adapter aux nouveautés imposées par la loi Pacte. L’occasion de proposer des produits réclamant une grande expertise de la part de ses gérants.

 

Face aux grands enjeux européens, Amundi a déjà frappé par le passé en s’adjoignant l’italien Pioneer et plus récemment l’espagnol Sabadell AM. A voir maintenant où Valérie Baudson va vouloir placer le curseur.

PBB