28032024

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Crédit immobilier : à 1,51%, le taux moyen en mars 2017 reste très bas

Les taux de crédit immobilier restent à un niveau très bas à 1,51% en moyenne en mars 2017, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Mais la remontée du coût des opérations commence à peser sur la solvabilité des ménages.

L'activité des prêts immobiliers a connu un début d'année « époustouflant » : le professeur Michel Mouillart, qui dirige l'Observatoire Crédit Logement/CSA, ne mâche pas ses mots. « Jamais un hiver n'avait été aussi dynamique » en termes de production, sans même compter les rachats de crédit, rajoute-t-il : près de 30 % de hausse au 1er trimestre 2017 en production de crédit et + 22,4% en nombre de prêts. 

A n'en pas douter, les Français ont voulu profiter de l'aubaine des taux bas de l'automne dernier qui était tombé à un niveau « qu'on n'aurait jamais imaginé », confie Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement qui cautionne la plupart des prêts immobiliers en France. Du coup, la production des prêts garantis par Crédit Logement a atteint 34 Md€ sur les 3 premiers mois de 2017.

Et la remontée des taux à 1,51 % en moyenne en mars 2017 soit 20 points de base par rapport au point bas de novembre 2017 au n'a pas eu d'impact sur l'activité. D'autant que cette remontée des taux reste mesurée et « sans commune mesure avec la remontée des obligations qui ont pris dans le même temps près de 100 points de bas », indique Michel Mouillart. De surcroit, la hausse du taux de l'inflation (presque nulle mi-2016 et à 1,2 % en mars 2017) vient modérer cette remontée.

Remontée rapide du coût des opérations

Plus pénalisant que la remontée des taux, la hausse des prix des logements : « Le coût des opérations augmente très fortement sur tous les marchés », constate Michel Mouillart. En effet, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA, le coût des opérations réalisées par les ménages augmente toujours rapidement (+ 6,7 % sur le 1er trimestre, en glissement annuel) après un rythme déjà soutenu en 2016 (+ 4,6 %) : 268 000 € en moyenne dans l'ancien au premier trimestre 2017 (248 000 € au premier trimestre 2016) et 256 000 € dans le neuf (246 000 €en 2016). Au total, cela correspond à 4,03 années de revenus en mars 2017 (contre 3,86 années en mars 2016). « Ce coût relatif s'établit à un de ses niveaux les plus élevés constaté depuis le début des années 2000 », constate l'Observatoire.

Du coup, en dépit des bonnes conditions de crédits (dont une durée moyenne de remboursement du crédit qui se rallonge à 215 mois, profitant aux primo-accédants, l'indicateur de solvabilité de la demande se dégrade : « Nous sommes revenus au niveau de début 2005 », conclut Michel Mouillart.