Immobilier : un marché très ralenti

La diminution du volume de transactions attendue sur l’ancien ne signifie pas pour autant une baisse des prix. Au-delà des moyennes affichées, ces derniers évoluent de manière très hétérogène selon le Crédit Foncier Immobilier.

« La baisse des taux en 2012 a représenté l’équivalent d’une réduction des prix de 5% », a souligné Emmanuel Ducasse, directeur des études immobilières au Crédit Foncier. Ce phénomène s’est poursuivi en 2013, le taux moyen des crédits aux particuliers ayant atteint un point bas à 2,97% en mai. Malgré ces conditions historiques, les volumes de crédits ont continué à se contracter. Le Crédit Foncier Immobilier estime que les crédits à l’habitat versés en 2013 devraient atteindre 98,8 milliards d’euros, en baisse de 17% par rapport à 2012.

Sur le marché du neuf résidentiel, la production annuelle de logements commencés reculait de 13% à fin mai, tandis que la production de permis de construire se contractait de 7,4%. D’après les projections de l’établissement bancaire, le nombre d’opérations de constructions dans le neuf en France devrait s’établir à 315 000 à fin 2013, en baisse de 9% par rapport à l’année précédente. Les prix du neuf restent élevés, compte tenu notamment des prix du foncier et des coûts de construction. Une légère baisse est néanmoins attendue.

Sur le marché de l’ancien, le Crédit foncier immobilier table sur un volume de 630 000 transactions cette année, ce qui représenterait une baisse de 11% par rapport à 2012. Les prix sont quasiment stables mais les disparités s’accentuent derrière les moyennes observées. Ainsi à Paris, où les prix stagnent sur un an, la moitié des arrondissements enregistre une baisse (comprise entre -0,4% et -11,5%) tandis que l’autre moitié affiche une légère hausse (entre 0% et +2%). « La hiérarchie des prix est renforcée, a expliqué Emmanuel Ducasse. Quand certains prix résistent ou progressent dans les centres-villes, ils baissent dans les zones périphériques ou dans le cas de biens présentant certains défauts. Certaines opérations peinent à se dénouer. Mais il nous arrive aussi de voir des prix qui décrochent sur le très haut de gamme ».

La confiance est un moteur très puissant sur le marché immobilier. « Pour que ce dernier redémarre, il faudrait que la croissance reparte dans la zone euro et que le chômage diminue afin d’améliorer le moral des ménages, a estimé le directeur des études immobilières. Dans ce contexte, aucun redressement du marché n’est attendu avant le second semestre 2014 au plus tôt. La légère baisse des prix pourrait s’accentuer dans les prochains mois tandis que les taux devraient rester très bas, malgré une faible hausse attendue cette année ». Selon l’établissement, plus vite se fera le réajustement des prix, plus vite le marché retrouvera sa fluidité. Néanmoins, la forte demande et le manque structurel de logements dans les métropoles interdisent tout décrochage brutal des prix.