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Immobilier parisien : fin de la baisse ou pause passagère ?

MeilleursAgents publie la 66e édition de son Baromètre des prix de l’immobilier résidentiel à Paris et en Île-de-France.

À Paris, les prix ont augmenté de 0,3 % en décembre 2014 après être restés stables en novembre et avoir baissé de seulement 0,1 % en octobre.
Dans les détails, les prix des petites surfaces (1 et 2 pièces) ont augmenté le dernier mois de l'année 2014 de 0,5 % (+1,1 % en deux mois !) et ceux des grandes surfaces (3 pièces et plus) de 0,1 %. Le prix du m2 parisien s’établit à 7 863 € en moyenne soit -700 € par rapport au plus haut du marché en juin 2011.
Ainsi, sur l'ensemble de l'année 2014, les prix ont reculé de 2,8 % et grâce à l’effet cumulé de la baisse des taux, le pouvoir d’achat immobilier a augmenté de 10 %.
« Notre scénario 2014 prévoyait une baisse comprise entre 3 % et 5 %. Au final, le recul est de 2,8 % à Paris entre le 1er janvier et le 31 décembre 2014. Dans les faits, le marché immobilier a été dominé par l’évolution des taux d’intérêt. Nous avions tablé sur une stabilité des taux au premier semestre et une légère augmentation au second semestre. En réalité, les taux n’en finissent plus de franchir des planchers historiques », fait savoir Sébastien de Lafond, président et cofondateur de MeilleursAgents.

Quel scénario pour 2015 ?
Cette hausse somme toute légère des prix parisiens au dernier trimestre 2014 représente-t-elle une simple pause ou bien une inversion durable de la tendance pour 2015 ? Sébastien de Lafond fait part de son analyse : « Les fondamentaux du marché n’ont pas réellement évolué depuis un an. Les conditions macroéconomiques européennes ne montrent aucun signe d’amélioration, le chômage progresse toujours, la croissance n’est pas encore là. Sauf accident (Grèce...) ou au contraire embellie soudaine dans la zone euro, la BCE devrait maintenir sa politique de taux d’intérêt bas pour favoriser l’investissement et la croissance. Au niveau du marché immobilier local, les investisseurs continueront à faire défaut par manque de rentabilité et de lisibilité sur le plan réglementaire et fiscal. Il ne faut donc pas s’attendre à un retour d’un nombre significatif d’acheteurs dans la pierre qui changerait la dynamique engagée depuis mi-2011 ». Avant d'ajouter : « Pourtant, la hausse des prix des petites surfaces (1 à 2 pièces) en fin d’année montre un regain de vitalité des primo-accédants à la faveur de taux toujours plus bas. Et les prix des grandes surfaces, normalement à la peine en cette période de l’année, sont en légère hausse en décembre et complètent alors ce tableau assez surprenant. Certes les taux baissent, mais de là à annuler voire inverser la tendance à la baisse des prix ? Feu de paille ou signe avant-coureur d’une vraie reprise ? Nous devrons attendre les premiers mois de l’année et le retour des acheteurs de surfaces familiales pour confirmer un tel scénario. Au final, notre boussole pour 2015 reste le rapport de force entre la demande et l’offre, et avec à peine un acheteur actif pour un vendeur (ITI = 1), le marché parisien reste fondamentalement orienté à la baisse. Et si tout indique que les taux vont rester bas voire baisser encore, le repli va rester modéré, à nouveau autour de 3 % en 2015 ».