16042024

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Actualité des sociétés

Ismo, la plateforme qui démocratise l'épargne


tirelire

Cette plateforme digitale investit automatiquement les arrondis des dépenses de ses clients. Ils ont le choix entre trois fonds d’ETF profilés. L’idée est de permettre à de jeunes générations de se familiariser avec l’épargne en payant très peu de frais. L’outil intéresse des CGP qui le proposent pour les enfants de leurs clients.

Soucieux de se positionner sur un crédo original, faisant appel à une technologie de pointe tout en étant très regardant sur les frais, Philippe de Gouville patron et fondateur de la plateforme digital Ismo n’est pas mécontent de l’accueil obtenu par son initiative lancée en septembre 2020. Cette plateforme se repose, tout d’abord sur une société de gestion, Wide AM, agréée par l’AMF. Ismo a pour objet de permettre à des épargnants ne connaissant pas bien les rouages de la finance ni très fortunés d’investir en Bourse de manière très simple.

La plateforme investit automatiquement les arrondis des dépenses de ses clients à l’euro supérieur. Un café à 2,30€ permet ainsi à l’adhérent d’Ismo d’investir 0,70€ sur l’un des trois fonds proposés par la société. A savoir, trois fonds composés d’ETF (BlackRock) et déclinant les trois profils habituels (prudent, équilibré, dynamique). A tout moment, il est aussi possible d’investir de manière ponctuelle, mettre en place un virement périodique, rehausser les arrondis, modifier ou supprimer ces investissements. « En moyenne, nos clients investissent environ 15 € par semaine. Nous en avons 30.000 à ce jour et signe distinctif : ils sont très jeunes, en moyenne 33 à 35 ans », assure Philippe de Gouville. Détail contrintuitif : ils sont à 80% investis sur le profil dynamique. La preuve que les jeunes générations sont manifestement moins averses au risque que leurs aînés. A moins que cela ne soit surtout parce que depuis 2020, les marchés sont résolument haussiers et que ces épargnants n’ont pas encore connu de douloureux retours de bâtons.

Des frais très modérés

L’idée de cette plateforme est, certes, originale, puisqu’à chaque fois que le client achète un bien ou un service, il épargne. « Si nous ne proposons, pour l’heure, que des outils à base d’ETF, c’est parce que nous avons voulu commercialiser des produits peu chargés en frais car sur la durée, ce sont les frais qui font la différence au niveau de la performance », lance cet ancien de la Société Générale qui a également créé un hedge fund de trading haute fréquence avant de changer son fusil d’épaule.

Son objectif, avec Ismo est également de permettre aux jeunes générations de se familiariser avec l’épargne, d’où une approche très pédagogique où le client est pris par la main pour mieux comprendre les placements. « C’est d’ailleurs à ce titre que notre outil intéresse aussi des CGP qui proposent notre offre pour les enfants de leurs clients », explique Philippe de Gouville. Ce fin connaisseur de la finance a pris exemple sur une société américaine, Acorns, proposant le même type de service et qui compte à ce jour plus de….9 millions de clients. Ismo en est encore loin qui bénéficie pour l’heure d’une récente levée de fonds de 2,3 M€. L’entité française n’est pas encore rentable (avec 5 M€ d'encours sous gestion) mais espère l’être dès que la barre des 70.000 clients aura été franchie. Pour cela, Philippe de Gouville compte notamment sur un développement à l’international grâce au passeport européen lui permettant de dupliquer son offre chez nos voisins. Il a prévu de commencer par la Belgique à la rentrée.

« Notre outil présente l’avantage d’épargner de façon indolore. C’est une bonne façon de démocratiser l’épargne. J’ai juste un regret pour l’heure : les femmes se montrent beaucoup plus réticentes à franchir le pas que leurs homologues masculins puisque parmi nos clients, elles ne représentent que 20% du total. Il est d’autant plus nécessaire d’informer sur cet univers qui peut faire peur faute de savoir ce qu’il recouvre exactement ».

PBB