16042024

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Actualité des sociétés

OFI AM analyse la situation des marchés et dresse des perspectives


bourse main

Au premier semestre, les sujets de préoccupation n’ont pas manqué. Jean-Marie Mercadal, directeur des stratégies d’investissement chez OFI Holding, et Eric Bertrand, directeur général délégué et directeur des gestions chez OFI AM, font le point dans leur lettre « Grand Angle » de juillet.

Inflation, changement de cap des banques centrales, remontée des taux d’intérêt, forte baisse des marchés actions, guerre en Ukraine, tensions géopolitiques, risques de récession, sans oublier le Covid, les sujets de préoccupation foisonnent. Selon Jean-Marie Mercadal, directeur des stratégies d’investissement chez OFI Holding, et Eric Bertrand, directeur général délégué et directeur des gestions chez OFI AM, les obligations et les actions ont retrouvé une sorte de valeur intrinsèque après la remontée des taux d’intérêt et la baisse des indices boursiers.

« Si l’essentiel du mouvement de tension des taux d’intérêt nous semble avoir été fait, font-ils observer, le contexte d’ensemble reste encore trop volatil et peu visible pour investir franchement sur ces classes d’actifs. »

Stagflation en vue

Depuis le début de l’année, les marchés sont dans un « engrenage infernal ». Les taux d’intérêt étaient beaucoup trop bas par rapport à une inflation au plus haut depuis plus de 40 ans. D’où le durcissement des politiques monétaires des banques centrales. Les perspectives économiques se détériorant, la stagflation pourrait s’imposer. « Pour le moment, estiment les professionnels, la croissance mondiale 2022 se situerait autour de 3 %, contre une estimation de 4,5 % en début d’année. »

La zone euro semble la plus à risque, avec sa grande dépendance à l’énergie russe. Sa croissance est attendue à 2,8 % cette année et à 2 % l’an prochain, mais avec une probabilité forte de révision à la baisse. Tôt ou tard, estiment Jean-Marie Mercadal et Eric Bertrand, la question de l’harmonie des règles budgétaires de la zone devra être traitée, la Banque centrale européenne ne pouvant éternellement se substituer « en sauveur ». Cela dit, pour les stratégistes d’OFI, le segment « high yield » (autour de 7 %) est actuellement attractif, les taux de défaut « implicites » étant suffisamment protecteurs.

Dans le domaine des actions, les valorisations ont diminué, avec un niveau des bénéfices des entreprises qui demeure cependant élevé. Si le ralentissement économique alourdit la tendance, la volatilité est telle que des opportunités devraient se présenter. Les valeurs cycliques devraient être pénalisées par le ralentissement économique qui se profile, tandis que les valeurs de croissance devraient se reprendre « en relatif » avec la stabilisation des taux obligataires. Sur le front des devises, le dollar devrait rester « solide ».

Comme le degré de pessimisme des investisseurs atteint des records de faiblesse, un rebond technique se dessine. Au-delà, éloignés de la guerre (au moins sur le plan géographique), les Etats-Unis jouent toujours leur rôle de marché refuge, l’Europe, moins dotée de valeurs technologiques et plus cyclique (dans la composition des indices), dispose de la valorisation la plus attrayante et la Chine, elle, peut tirer parti d’assouplissements fiscaux et monétaires (alors que Xi Jinping pourrait être intronisé « président à vie »).

ML