Assurance vie : l'ACPR réitère l’appel à la prudence sur les taux des fonds euros

Une fois de plus, le gouverneur de la Banque de France a appelé les assureurs à la « prudence » dans la fixation des taux de rendement des contrats d’assurance vie.

Depuis Christian Noyer en 2014, l’habitude de plaider pour une modération des taux de rendement des fonds euros perdure : lors de la présentation du rapport annuel 2015 de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), l’actuel gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui est aussi président de l’ACPR, a appelé les compagnies d’assurance à la « prudence » dans la fixation des taux de revalorisation de leur contrats d’assurance vie : « Le contexte des taux bas conduit une situation où les rendements des titres entrant en portefeuille sont inférieurs aux taux servis sur leurs polices d’assurance vie », a-t-il rajouté.

Un effet positif de la baisse des taux pour les assureurs : les plus-value des obligations

Mais il a nuancé son propos : « Les compagnies d’assurances, et c’est bien naturel, attirent l’attention sur l’aspect négatif de la baisse des taux, mais il existe un effet très positif : l’existence d’un stock très important de plus-value sur leur portefeuille d’obligations ».

François Villeroy de Galhau plaide pour la réorientation de l’épargne, via le développement de nouveaux produits d’épargne de long terme, qui pourraient être « moins liquides, assortis d’une protection en capital sur le long terme afin de bénéficier du meilleur rendement des actions sur la durée, tout en favorisant le financement de l’investissement des entreprises », a déclaré le gouverneur sans toutefois citer l’eurocroissance à aucun moment.

Les taux bas, une « menace », voire un « poison »

De son côté, Bernard Delas, vice-président de l’ACPR, a rajouté qu’en l’absence de mesure, les taux bas deviendront une « menace », voire un « poison » lent pour la rentabilité et la solvabilité des assureurs. « Il n’est pas raisonnable de laisser penser aux épargnants qu’ils peuvent espérer bénéficier durablement de la garantie du capital et d’une rémunération excédent de 2 à 3 points de niveau de l’inflation », a-t-il déclaré.

Rappelons que selon le cabinet Facts & Figures qui a dévoilé il y a quelques jours son 7e baromètre de l'épargne vie, le taux de rendement moyen des fonds euros pourrait se situer à 1,95% en 2016 (contre 2,30% environ en 2015), soit presque 2 points au-dessus de l'inflation.