02052024

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Marché

Des régulateurs européens veulent améliorer la régulation du « shadow banking »


union européenne drapeau europeLes autorités des marchés financiers autrichienne, italienne, espagnole et française se focalisent en priorité sur la volatilité excessive et l’illiquidité.

 

 

 

  

Alors que la Commission européenne va lancer sa consultation sur le traitement macroprudentiel des risques dans la gestion d’actifs, plusieurs autorités de tutelle veulent poser les bases du débat.

La Finanzmarktaufsicht autrichienne (FMA), la Commissione Nazionale per le Società e la Borsa italienne (CONSOB), la Comisión Nacional del Mercado de Valores espagnole (CNMV) et l’Autorité des marchés financiers (AMF) ont fait part de leurs priorités concernant l’intermédiation financière non-bancaire (IFNB).

Aussi appelé « shadow banking », cette catégorie, qui représente aujourd’hui la moitié de l’argent investi au niveau mondial, désigne les acteurs de la collecte de fonds et du financement en dehors du système bancaire traditionnel. « Des inquiétudes ont été soulevées au sujet des potentiels effets négatifs que les chocs issus de cette intermédiation, ou qui pourraient se propager via cette dernière, sont susceptibles d’avoir sur l’économie réelle », avancent les régulateurs dans une communication commune.

Ils demandent à ce que les futures réglementations dirigent leurs priorités vers les caractéristiques de la gestion d’actifs qui génèrent une volatilité excessive des prix et des tensions sur la liquidité. « Les exigences de fonds propres et les réserves de liquidités ne sont pas les solutions les mieux adaptées pour atténuer ces risques en termes de stabilité financière », pointent les autorités, qui lisent cinq mesures :

- L’interdiction de la comptabilisation au coût amorti dans les fonds monétaires, qui génère un avantage aux premiers sortants dans un contexte de marché défavorable et peut amener les investisseurs à croire qu’ils bénéficient d’une valeur liquidative constante

- La mise en place de test de résistance, ou stress tests, à l’échelle du système financier pour comprendre de façon consolidé les vulnérabilités de chaque gérant et ses interconnexions avec les autres acteurs financiers

- L’amélioration de l’utilisation des outils de gestion de la liquidité dans les fonds ouverts. Cette demande devrait être facilitée par la récente révision de la directive sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (AIFM), dont les normes techniques de réglementation (RTS) sont en cours d’élaboration. La directive révisée prévoit notamment que les fonds ouverts aient l’obligation de choisir deux outils de gestion de la liquidité dans une liste, qui comprend les gates, l’ajustement de la valeur liquidative, les mécanismes d’anti-dilution…

- La construction d’une base centralisée de données partagées par les autorités de marchés et les banques centrales, qui puisse être utilisé pour les stress tests comme la supervision au quotidien