23042024

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Cabinets de CGP : quelles mesures pour la rentrée 2020 ?

Port du masque obligatoire, aide aux entreprises et à l’embauche des jeunes ou nouveautés patrimoniales… En cette rentrée 2020, le point sur les mesures sanitaires et économiques à adopter par les cabinets de CGP.

A l'heure de la rentrée 2020, les cabinets de CGP - à l'instar de toutes les entreprises françaises - doivent adopter les mesures requises par le protocole sanitaire rendu public le 31 août. Mais les questions sont nombreuses : quid des rendez-vous chez le client ? Faut-il remettre les salariés en télétravail ? Quelles aides encore disponibles pour les cabinets unipersonnels ou les plus grosses structures ? A combien s'élève l'aide à l'embauche des jeunes salariés ou alternants ? etc. 

Tour d'horizon des mesures qui s'appliquent en ce début septembre 2020 avec un zoom sur les cabinets de CGP et de courtage. Stéphane Fantuz, président de la CNCEF, et David Charlet, président de l'Anacofi, qui a envoyé une note à tous ses adhérents, nous commentent ces nouvelles règles et nous éclairent sur les aides financières auxquelles peuvent aussi prétendre les CGP.

Mesures sanitaires

Port du masque. Dans le cabinet, le masque est obligatoire pour tous les salariés, même assis devant leur ordinateur, sauf s'il s'agit d'un bureau individuel ou dans certains cas dérogatoires (zone verte sous conditions, etc.). Rappelons que pour les lieux clos recevant du public (donc l'ensemble des agences bancaires et cabinets libéraux y compris courtiers ou agents d’assurance, cabinets de CGPI, d'avocats ou d'experts-comptables, agences immobilières, etc.), le port du masque avait été rendu obligatoire le 20 juillet pour l’accueil du public en leur sein (décret publié samedi 18 juillet au JO).

Selon David Charlet de l'Anacofi, pour un cabinet de CGP, la situation est moins compliquée à gérer qu'en agence avec vitrine. Il préconise, pour le cabinet, d'instaurer une prise de rendez-vous systématique comme cela a été fait pour la permanence de l'Anacofi. 

Quant aux visites au domicile des clients ou à leur entreprise (ou même bien sûr dans leur maison de retraite, ce qui se produit de temps à autre), le masque reste obligatoire puisqu'il s'agit d'un rendez-vous professionnel. « Que se passe-t-il si le rendez-vous a lieu au domicile du client mais à l’extérieur, sur sa terrasse par exemple en respectant la distanciation physique et si le client autorise à retirer le masque ? », nous confie un CGP. Le protocole sanitaire n'a pas listé toutes les situations mais distanciation physique, utilisation du gel hydroalcoolique et surtout prudence et bon sens sont de rigueur !

Finalement, comme l'explique Stéphane Fantuz, « C’est au CGP de proposer toute la palette des rendez-vous, en présentiel au cabinet ou chez le client, ou encore à distance par visioconférence ou au téléphone si le client préfère ».

Télétravail : toujours fortement recommandé… et il devrait repartir de plus belle avec l’obligation du port du masque en entreprise. La CNCEF indique ainsi avoir réactivé le télétravail pour ses salariés la moitié de la semaine en raison du port du masque obligatoire. C'est le cas aussi à l'Anacofi, actuellement en pleine Université d'été : l'association a établi un roulement pour permettre à ses collaborateurs de bénéficier d'un bureau individuel... et éviter l'inconfort du port du masque. 

Mesures économiques

Prêt garanti de l’Etat (PGE) et Prêt Rebond des régions et de BPI. Accordé par les banques pour le premier et par les régions via BPI France pour le second, les prêts qui peuvent s’élever à plusieurs dizaine de milliers d’euros sont à regarder au plus près pour pallier un creux de trésorerie. Certes, le modèle de rémunération récurrente via les rétrocessions sur encours permet de limiter la casse, mais certains cabinets où l'activité de transaction immobilière est importante, souffrent. Par exemple, le Prêt Rebond est un prêt à taux zéro avec un différé de paiement de 2 ans. « On aurait tort de ne pas en faire la demande si on relève du dispositif, pour prévenir des difficultés de trésorerie à venir, relève Stéphane Fantuz. Le cas échéant, même si le cabinet in fine n'y a pas recours, il suffira de commencer, dans deux ans, à reverser la somme prêtée, chaque mois jusqu'au terme des 7 ans ». 

Aide à l’embauche des jeunes. C’est le moment ou jamais pour les cabinets de recruter des jeunes salariés ou des alternants ! En effet, dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », pour toute embauche entre août 2020 et le 31 janvier 2021 d’un jeune en CDI ou en CDD de plus de 3 mois, les cabinets bénéficient d’une aide jusqu'à 4 000 € pour compenser les charges.

Pour les alternants ou les contrats de qualification jusqu’au niveau master, l’aide grimpe jusqu'à 8 000 € pour les contrats conclus entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021. Elle sera versée mensuellement, avant le paiement du salaire à l'apprenti, pendant la première année. « Certains étudiants ont même la bonne idée de mentionner cette aide dans leur mail de candidature », raconte Stéphane Fantuz. Et selon David Charlet, les cabinets de CGP - qui se plaignent souvent d'une certaine difficulté à recruter de jeunes talents par rapport aux banques privées -, ont là une carte à jouer !

Chômage partiel. La mesure évolue à partir du 1er octobre : la prise en charge du chômage technique « classique » passera à 72% du salaire net (60% du brut) pour le salarié, contre 84% de la rémunération nette jusqu'alors (70% de leur rémunération brute) avec une compensation à hauteur de 60% pour les entreprises, toujours dans la limite de 4,5 Smic. Il sera valable pour trois mois renouvelables une fois, soit six mois maximum. A noter que cetains salariés les plus vulnérables (cancers évolutifs, dialysés, certains diabétiques, etc.) peuvent continuer à en bénéficier, mais pas les personnes partageant leur domicile (à compter du 1er septembre).

« Si le chomage partiel a été adopté par quelques cabinets pendant le confinement, la plupart sont revenus à la normale. Et, signale David Charlet, il faut rappeler que 60% de nos adhérents sont des cabinets unipersonnels sans salarié ». Ils ont parfois pu bénéficier de l'aide jusqu'à 1 500 € accordée aux TNS qui a été prolongée jusqu'en septembre (demande à envoyer avant décembre 2020).

Mesures patrimoniales

Déblocage des contrats Madelin. La possibilité pour les TNS de débloquer des fonds sur son contrat Madelin sans fiscalité grimpe de 2 000 € à 8 000 €, une mesure à adopter par les cabinets unipersonnels et à conseiller à ses clients indépendants !

Dons familiaux. Pour relancer l'activité économique, jusqu’au 30 juin 2021, a été instauré un abattement supplémentaire sur les droits de mutation à titre gratuit de dons d'argent jusqu'à 100 000 € à un enfant, petit-enfant, arrière-petit-enfant ou, à défaut d’une telle descendance, neveu ou nièce : l'argent doit être affecté à la reprise/création d'entreprise (sous certaines conditions) ou à la construction ou rénovation de la résidence principale. « Il peut être nécessaire de mettre en place une donation partage », suggère Stéphane Fantuz. 

« De façon générale, les crises entrainent un fort besoin de conseils patrimoniaux et financiers : c'est là où le rôle du CGP prend toute son ampleur », conclut David Charlet. Quant à Stéphane Fantuz, « Il faut être positif car, malgré les contraintes sanitaires, les CGP ont tous les moyens pour continuer à bien s'occuper de leurs clients, mais aussi prudent, en renforçant encore le travail d'analyse pour les allocations financières et immobilières à préconiser aux clients ». 

Carole Molé-Genlis