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L'Edito du mois - Janvier 2016

L'Edito de Jean-Denis Errard

Editeur de Gestion de Fortune
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Prévisions

Il est de coutume en cette nouvelle année de se livrer aux pronostics économiques et boursiers. De nombreux établissements financiers nous adressent une flopée d’invitations à des conférences avec leur Nostradamus maison pour dévoiler leurs anticipations sur 2016. Avec tout le respect que je dois à ces oracles habiles qui jonglent avec les statistiques, je l’avoue : je ne crois pas une seconde à la fiabilité de ce genre d’exercice 
divinatoire.
Heureusement d’ailleurs que personne ne s’avise de relire les diagnostics de l’année dernière et des précédentes… Aux gourous de Wall Street qui vont inonder les journaux ces jours-ci je préfère le flegme d’un Warren Buffett – appelé « l’oracle d’Omaha » !- qui les a toujours tournés en dérision. « Les prévisionnistes de marché rempliront vos oreilles, mais pas votre porte-monnaie » avait-il lancé lors d’une assemblée générale de son fonds Berkshire Hathaway. Un ami présent m’a raconté qu’à l’une de ces réunions annuelles on avait demandé à Warren Buffett s’il pensait que la bourse allait continuer à progresser. De sa tribune celui-ci a interpelé l’assistance : « quelqu’un a-t-il une cigarette à me donner ? ». Devant les réactions médusées, il a alors ajouté : « si la fumée part dans ce sens c’est que la bourse va monter, sinon elle va baisser ». Sa botte secrète ; c’est la conviction et le temps, pas la prévision. L’incroyable performance de son fonds (BRK.A) coté sur le NYSE est la meilleure preuve qui soit que sa stratégie est la bonne.
J’ai aussi en mémoire la visite de la reine d’Angleterre à la London School of Economics, en novembre 2008, et sa question faussement naïve au sujet de cette violente crise que le monde traversait, « why did nobody notice it ? ». Ou encore cette boutade d’un banquier central, ironisant de la même manière avec humour : « mes économistes ont prévu 9 des 5 dernières crises que nous avons subies, et encore, pas au bon moment ! ». Loin de moi l’idée de dénigrer les éminents stratégistes. Ils ont le savoir pour identifier les risques et opportunités potentiels. Mais je mets en cause la fiabilité des déductions prédictives. La réalité économique n’est pas déterministe ! Bien des aléas peuvent chambouler maintes fois l’opinion de ces analystes au fil de l’année. Leurs recommandations contradictoires montrent bien qu’il n’y a là aucune science mais des points de vue à l’instant « t ».
Je partage pleinement cette opinion d’Eric Meeschaert exprimée récemment dans Les Echos, suggérant « de réhabiliter le temps long et d’élargir son horizon temporel ». Cette prévisionnite aigue de notre temps participe, à mon avis, à entretenir ce qu’il dénonce comme la « tyrannie de l’immédiateté absolue ».
Mais bon, après tout, ces prévisions n’engagent que ceux qui les écoutent.
Pour autant, bonne année à tous.

Le sommaire du mois - Décembre 2015

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L'Edito du mois - Décembre 2015

L'Edito de Jean-Denis Errard

Editeur de Gestion de Fortune
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313-1

Bercy a lancé une consultation publique sur l’euro-croissance. Un an après son lancement cette nouvelle solution d’assurance vie est un échec. Cette invention du rapport Berger-Lefebvre, soufflée par la direction du Trésor, n’a convaincu personne, ou presque. Au niveau où sont les taux actuellement, et avec une Bourse aussi volatile, jamais un fonds euro-croissance lancé dans ce contexte n’obtiendra au final mieux qu’un fonds en euros conforté par une antériorité de bons rendements obligataires ? L’objectif de 130 milliards investis en actions est illusoire.
Vouloir dégonfler la baudruche des fonds en euros en jouant sur la corde sensible de la garantie du capital est un mauvais compromis entre les intérêts des uns et des autres.
Le rapport Villeroy de Galhau s’est penché sur le malade, seule sa banque BNP Paribas, par sa filiale Cardif, ayant joué le jeu en faisant les trois quarts de la collecte (l’intéressé est maintenant à la tête de la Banque de France). La grande majorité des compagnies est restée à l’écart de l’ubuesque trouvaille. « La priorité pour demain, écrit-il, est de réorienter une part croissante des 1 600 milliards d'euros de l'assurance vie vers les actions, et donc de favoriser le nouveau contrat euro-croissance ». Il a suggéré pour cela trois leviers. Le premier c’est de saler la fiscalité de l’assurance vie en euros et de sucrer celle de l’euro-croissance. Le second, « accélérer la baisse des rendements servis sur les fonds euros ». Traduisez : Bercy sortirait un décret pour plafonner la performance ! Et le troisième, auquel songe activement Bercy et la profession des assureurs : « autoriser une certaine mutualisation des réserves latentes des deux compartiments ». Trois paliers d’absurdité !
L’idée de mutualisation n’a certes rien d’illégal, puisque ces réserves sont propriété de l’assureur. Mais foin de juridisme, la vraie question est celle-ci : pourquoi se risquer à déstabiliser le pilier de l’épargne à long terme des Français pour faire décoller un mauvais produit ? Pourquoi s’aventurer à démolir la confiance des épargnants, déjà fortement éprouvée par l’incurie des politiques sur le plan économique ? Face aux inquiétudes que provoquent la précarité des emplois et l’effondrement des régimes obligatoires de retraite, il est invraisemblable qu’un décret puisse autoriser les assureurs à accaparer des plus-values latentes accumulées sur les épargnants des fonds en euros pour renflouer des euro-croissance en panne !
Le risque de perte de confiance est réel, le risque commercial aussi. Comment fera-t-on comprendre qu’avec ses euro-croissance les souscripteurs perdent la garantie qu’ils avaient à tout moment pour faire face aux aléas de la vie ? Mais aussi qu’en cas de besoin avant l’échéance ils peuvent se retrouver avec un capital rongé par des secousses boursières ? Et encore qu’au terme des huit ans cette garantie du capital nette de frais et d’inflation peut générer une rentabilité négative ?
J’y vois là un cas d’application de l’article 313-1 du code pénal.

Le sommaire du mois - Novembre 2015

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L'Edito du mois - Novembre 2015

L'Edito de Jean-Denis Errard

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Libertés

La loi de finances pour 2016 est construite sur un triptyque d’objectifs dont, nous explique le secrétaire d’Etat au budget, « la lutte contre la fraude et l’optimisation fiscales ». « Depuis 2012, précise-t-il, plus de 70 dispositions ont été votées pour renforcer notre capacité à agir ». L’optimisation est encore dans le collimateur et maintenant mise au même rang que la triche. On se souvient que fin 2013 Bercy avait tenté d’astreindre les professionnels à déclarer à ses services tout « schéma d’optimisation fiscale », à savoir « toute combinaison de procédés et instruments juridiques, fiscaux, comptables ou financiers » destinée à réduire la charge fiscale. On connait la suite, le Conseil constitutionnel a annulé cette disposition votée par les parlementaires aucunement gênés par cette incroyable atteinte aux libertés publiques.
Rebelote cette année. Mais curieusement, par-delà la déclaration d’intention, rien ne ressort du projet de loi à ce sujet. Aucun article dans ce sens… à moins que le ministère des Finances n’ait demandé à des parlementaires de sortir des amendements en ce sens en commission ou lors des débats !
Reste cette désagréable confusion entretenue sur la notion d’optimisation. Les gouvernements successifs, plutôt que chercher à rationaliser la dépense publique, brandissent la menace de voir de l’abus de droit partout ! Comme le remarque le brillant avocat fiscaliste Jérôme Barré, on est entré dans l’ère de « l’abus d’abus de droit ».
De quoi parle-t-on ? De la liberté qu’a tout contribuable, entre deux solutions légales, de choisir la moins coûteuse fiscalement. Le Conseil d’Etat a réaffirmé récemment ce droit. Après le patriotisme économique va-t-on nous demander de promouvoir un patriotisme fiscal ?
Le Conseil constitutionnel a aussi, on s’en souvient, censuré une autre mesure, celle assimilant à un abus de droit toute opération ayant pour motif « principal », et non plus essentiel, d'éluder ou d'atténuer l'impôt. Ce qui ouvrait la porte à l’arbitraire. À l'initiative du député Dominique Lefebvre, un article 79 de la loi de finances pour 2015 avait instauré une forte amende pour les conseillers fiscaux apportant leur concours à des montages d’optimisation. Le Conseil constitutionnel n’a pas laissé passer cette tentative de contournement de sa jurisprudence. Article annulé.
Ces atteintes répétées aux libertés publiques sont-elles acceptables au nom des intérêts du Trésor ? Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel, pourra encore lancer au chef de l’Etat, lors de sa cérémonie des vœux, qu’il en a assez de « voir revenir chaque année, notamment en droit fiscal, des modifications récurrentes des mêmes règles » et de « subir des bégaiements et malfaçons législatives ».
Au lieu de réduire les libertés, réduisons la gabegie budgétaire !

Le sommaire du mois - Octobre 2015

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L'Edito du mois - Octobre 2015

L'Edito de Jean-Denis Errard

Editeur de Gestion de Fortune
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Dégel
Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, est allé à l’université d’été du Medef. Il a exhorté les chefs d’entreprise à se montrer « moins frileux ». J’ai trouvé cette expression pour le moins bizarre.
Bizarre tout d’abord parce qu’elle émane du représentant d’un gouvernement qui n’inspire pas lui-même l’audace. Notre pays croule sous les déficits avec une dette endémique et tout un chacun ne peut que constater que les autorités actuelles, comme les précédentes d’ailleurs, n’ont rien fait pour inverser la tendance. Montrez-vous « moins frileux », a-t-on envie de rétorquer au locataire de Bercy, pour maîtriser ce bateau ivre des dettes publiques et alléger le fardeau des générations à venir ! On sait tous que ces dettes sont de l’impôt différé et que le faible coût actuel des emprunt d’Etat ne s’explique, aux yeux des investisseurs internationaux, que par l’aptitude de notre Etat à lever l’impôt (ce qui n’était pas le cas de la Grèce) et par l’inclination des Français pour l’épargne (le gouvernement a les yeux de Chimène quand il lorgne sur la cagnotte des 1 600 milliards d’assurance vie). Le jour où les zinzins – dans les deux sens du terme – auront des doutes à ces sujets, chacun sait les conséquences pour la charge de la dette… et pour les épargnants.
Ensuite, cette expression « moins frileux » est surprenante parce qu’un chef d’entreprise, que je sache, ne se décide pas en fonction de ce genre de pulsions calorifiques et épidermiques mais en fonction d’un carnet de commandes. Aucun dirigeant de société n’a envie d’être « frileux » s’il a pléthore de clients ! Et quand le climat des affaires est au froid il est compréhensible d’être frileux, non ? Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas cette équation basique. J’en veux pour preuves récentes les moqueries suscitées par le départ cet été de monsieur Rebsamen du gouvernement. Bien des commentateurs croient que c’est le ministre du travail qui accentue ou infléchit une courbe du chômage ! Autre exemple, les railleries provoquées dans son camp par cet aveu de monsieur Macron lorsqu’emporté par sa sincérité il a déclaré à cette même université du Medef que « la gauche a cru que la France pouvait aller mieux en travaillant moins, c’était des fausses idées » !
Vous avez raison, votre « responsabilité en tant que ministre de l’Economie, c’est de lever les blocages qui vous empêchent d’embaucher, d’investir, de prendre des risques ». Oui, monsieur le ministre, pour être « frileux » encore faut-il que l’atmosphère se réchauffe. Prenez donc le risque de libérer l’envie d’entreprendre de ces carcans de glace qui l’entravent avec la fiscalité, les réglementations et normes, les contraintes et déclarations administratives ! Il faut dégeler notre économie.
Votre loi, monsieur Macron, avec ses quelque 300 articles et 90 000 mots, est-elle vraiment à la hauteur de cette nécessité ?

 

 

A noter : la directive BRRD sur la résolution des défaillances bancaires que j'évoquais dans mon dernier éditorial a été transposée, finalement, en droit français par une ordonnance n° 2015-1024 du 20 août 2015 parue au JO du 21. Très discrètement...

Le sommaire du mois - Septembre 2015

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L'Edito du mois - Septembre 2015

L'Edito de Jean-Denis Errard

Editeur de Gestion de Fortune
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G arantie
On le sait, nous avons une autorité qui supervise l’activité des banques et des sociétés d’assurance, l’ACPR. Je me suis plongé dans ce rapport 2014 de 160 pages en pensant y trouver des informations sur la garantie des sommes confiées par les épargnants. À force de s’entendre dire qu’on ne risque rien, on a tout de même envie de savoir, l’histoire récente nous ayant rappelé que le « too big to fail » est une illusion. D’autant qu’en France nos banques détiennent d’impressionnants records mondiaux : record de fraude en activités de marché (Jérôme Kerviel, 4,9 milliards d’euros envolés sur les dérivés, à la Société Générale en 2008), record de faillite d’une même banque (Dexia, deux fois en moins de trois ans en 2008 et 2011), record d’amende pour contournement d’un embargo (8,9 milliards de dollars, BNP Paribas en 2014). Comme le fait remarquer Christophe Nijdam, dans son excellent « Parlons banque en 30 questions », « de telles grosses banques font nécessairement de grosses bêtises ».
Dans ce rapport de l’ACPR on nous explique que tout est sous contrôle mais rien n’est dit sur la réalité de la garantie des dépôts. On sait qu’il existe un Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR pour les initiés) depuis 16 ans. Mais lorsqu’on consulte la rubrique Actualités de son site web, on y apprend… rien. Pas de communiqués. Ce FGDR a beau annoncer fièrement sur son site « Votre argent est protégé », on aimerait tout de même en savoir plus.
En cas de faillite chacun a droit, on le sait, à un dédommagement jusqu’à 100 000 € par titulaire (particulier, société, association…) et par banque sur ses dépôts et livrets bancaires. S’y superpose la garantie de l’Etat sans limite de montant, sur les livrets A, les livrets de développement durable (LDD) et les livrets d’épargne populaire (LEP).
Soit, mais pour les quelques 1 500 milliards actuels de dépôts et livrets bancaires, ce FGDR c’est « combien de divisions », pour reprendre la boutade de Staline à l’encontre du Vatican. J’ai cherché cette donnée, notamment dans les rapports parlementaires. Il n’existe aucune information officielle sur le montant des réserves dont dispose le FGDR pour affronter la défaillance de l’une des 600 banques couvertes. Rien. Ah si ! Une interview réalisée il y a deux ans par notre confrère NewsManagers de Thierry Dissaux, président du directoire du Fonds de Garantie, selon lequel « nous disposons d'une masse financière d'un peu plus de 2 milliards d'euros qui, dans le cadre des discussions menées actuellement avec la Commission européenne, pourrait être portée à terme à 10 milliards d'euros ». 2 milliards face à 1 500 milliards d’euros d’épargne, soit 0,13 % des engagements !
Il est grand temps de transposer la directive relative au redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances (la « BRRD ») et d’instaurer cette Union bancaire et la solidarité européenne ! Et il est surprenant que la France traine les pieds après la récente sommation de Bruxelles !

Le sommaire du mois - Mars 2015

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L'Edito du mois - Mars 2015

L'Edito de Lucie Portejoie

Rédactrice en chef de Gestion de Fortune
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On applaudit... ou pas !
Ça y est c'est officiel ! La BCE a annoncé le 22 janvier dernier la mise en place d'un programme d'achats de titres de grande ampleur pour éviter que le piège de la déflation ne se referme sur la zone euro. Celui-ci vient renforcer le précédent (achat d'ABS et de covered bonds) en combinant l'acquisition d'obligations souveraines, d'institutions européennes et des agences pour un montant total de 60 Mds€ par mois, au moins jusqu'en septembre 2016.
Après plusieurs mois d'attente, les financiers, notamment les gérants actions, applaudissent des deux mains ce nouvel élan monétaire et félicitent Super Mario d'avoir sorti l'artillerie lourde, bien plus en tout cas que ce qui avait été anticipé, car ces politiques monétaires non conventionnelles ont un effet bienfaiteur sur les actions (cf. article page 78).
D'autres acteurs peuvent se frotter les mains, comme les États de la zone euro, et plus particulièrement ceux qui sont bien endettés. La main salvatrice de la BCE a de grandes chances de maintenir les taux longs à des niveaux extrêmement bas et de continuer alors d'alléger le service de la dette.
Les économistes, quant à eux, sont un peu plus prudents (cf. interview de Pierre Sabatier page 83)... En déversant des milliards dans l'économie, on risque d'une part de faire prendre des risques inconsidérés aux épargnants mais aussi de faire apparaître des mouvements spéculatifs et des exubérances irrationnelles, et d'autre part d'inciter davantage les États à traîner la patte pour entreprendre les réformes structurelles si nécessaires à la relance de la croissance. Les assureurs non plus ne sautent pas au plafond. Au regard du rendement de leur portefeuille essentiellement obligataire, ils accueilleraient favorablement une remontée des taux longs. Ce scénario n'est vraisemblablement pas pour demain... Lors de sa conférence annuelle en janvier, la FFSA annonçait un taux de rendement moyen des fonds en euros de 2,50 %... Des assureurs ont été très disciplinés et ont alimenté la PPB comme l'exhortait Christian Noyer. D'autres ont été plus dissipés en poursuivant leur politique de distribution initiale (cf. dossier du mois page 42). Ceci étant avec un taux moyen à 2,50 %, le rendement est plus élevé que prévu... On misait davantage, il y a quelques mois sur un 2,20 %.
Mais avec des taux longs qui vont être englués à des niveaux planchers, l'assuré sera-t-il satisfait de la rémunération prochaine de son si cher fonds en euros ? La PPB pourrait alors jouer son rôle d'amortisseur, mais pour certains professionnels, dont des acteurs de l'assurance vie, cela ne suffira pas à contenir durablement l'érosion des rendements...
Alors on mise sur les UC – de préférence actions – pour vitaminer la performance ? Le fonds euro-croissance ? Ce dernier ne fait pas l'unanimité. Loin de là. Création pour de mauvaises raisons, mauvais market timing, promesses de rendement ambitieuses, les critiques ne manquent pas. Il se dit même en coulisses que pour booster les versements, on prévoirait de permettre aux assurés de bénéficier d'une partie des plus-values du fonds en euros... Chercherait-on à vider les fonds en euros de leur substance ? En tout cas le directeur d'une grande mutuelle a déjà choisi son camp : « Ce serait le hold-up du siècle », nous a-t-il confié.

Le sommaire du mois - Février 2015

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Le sommaire du mois - Janvier 2015

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Le sommaire du mois - Décembre 2014

141101 sommaire

L'Edito du mois - Novembre 2014

 gpetit edito

L'Edito de Gilles Petit

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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« Dans dix ans, la France sera la puissance dominante en Europe continentale ». Aussi surprenante soit-elle, cette prédiction a été formulée par Ambrose Evans-Pritchard du Daily Telegraph, un journal que l’on ne peut suspecter d’être particulièrement francophile. A l’appui de cette sentence, un constat. L’Allemagne, le bon élève auto-proclamé de l’Europe va mal, très mal. Non seulement son modèle économique basé sur l’exportation à destination des pays émergents s’essouffle mais en plus son modèle de société est en train de voler en éclats. Outre-Rhin aujourd’hui, un cinquième des enfants grandissent dans la pauvreté et 7,4 millions de personnes appartiennent à ce que Marcel Fratzscher, le président de l’Institut allemand pour la recherche économique, nomme lui-même le « lumpenprolétariat ». « L’Allemagne se considère comme un modèle pour le reste du monde mais la fierté précède toujours la chute » commente laconiquement Olaf Gersemann, le chef du service économique du très sérieux journal Die Welt. En comparaison de ce triste tableau, la France fait donc plus envie qu’il n’y paraît. Certes rien n’est encore résolu mais entre les nuages, une éclaircie semble pourtant se dessiner. A quatre jours d’intervalle, à la mi-octobre, Patrick Modiano a reçu le prix Nobel de littérature et Jean Tirole, le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel. Plutôt bien pour un pays au bord du gouffre et sans vigueur. Si notre économie tourne actuellement au rythme d’un diesel, nos cerveaux carburent au super semble-t-il. Souhaitons qu’il en soit de même pour notre Emmanuel Macron, notre nouveau ministre de l’économie. Celui que l’on décrit volontiers comme un Rastignac social-libéral connais peut-être cette phrase de l’artiste anglaise Maria Marshall : « notre plus grande gloire n’est pas de jamais tomber mais de nous relever à chaque fois que nous tombons. »

Bonne lecture !

Le sommaire du mois - Octobre 2014

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L'Edito du mois - Octobre 2014

 gpetit edito

L'Edito de Gilles Petit

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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N'en déplaise à son ancienne compagne, s’il est une qualité que l’on peut reconnaître au président de la République, c’est qu’il s’y entend en matière de septième art. A l’image des deux protagonistes du film de Michel Gondry intitulé « Soyez sympas, rembobinez » (2008), celui-ci s’acharne à refaire en version courte certains des plus grands classiques du cinéma. Après avoir débuté par « La mélodie du bonheur » (1965) et « Nos plus belles années » (1973), il s’est ensuite attaqué avec brio aux films d’ambiance avec « Ombres et Brouillard » (1991) et le fameux « Pour qui sonne le glas » (1943). Depuis peu, on note chez lui un retour à la comédie avec « A gauche en sortant de l’ascenseur » (2008), « Docteur Folamour » (1964) et plus récemment encore « Micmacs à tire-larigot » (2009). Le problème, c’est qu’à force de mélanger les genres, tout spectateur bien intentionné que nous sommes, nous commençons à ne plus savoir où donner de la tête. Si certaines voix s’élèvent pour demander une reprise de « La grande évasion » (1963) parce qu’elles craignent une nouvelle version d'« Apocalypse now » (1979), nous estimons pour notre part qu’il serait peut-être temps pour notre chef de l’Etat de passer à un art plus mineur, comme la chanson par exemple. Pour ce nouveau départ, nous ne saurions trop lui recommander de se tourner vers la musique country et pourquoi pas celle de l’artiste canadien Paul Brandt (né en 1972). Dans une chanson presque prophétique et intitulée « Il y a un monde là-bas » (1999), celui-ci a ces quelques mots que l’on aimerait tant entendre dans la bouche d’un dirigeant : « Ne me dites pas que le ciel est la limite alors qu’il y a des empreintes de pas sur la lune ».

Bonne lecture !

Le sommaire du mois - Septembre 2014

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L'Edito du mois - Septembre 2014

 gpetit edito

L'Edito de Gilles Petit

Rédacteur en chef de Gestion de Fortune
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Pour qui prend plaisir à les traquer, les clins d’œil de l’actualité constituent une intarissable source de plaisir intellectuel. Cet été, au moment même où notre président, si décrié pour sa politique économique et sociale, fêtait ses 60 ans, l’expression juridique « en bon père de famille » disparaissait de notre droit. Officiellement, il s’agissait d’installer définitivement la loi dite de l’égalité réelle entre les hommes et les femmes. Officieusement, certains esprits mal tournés ont déploré cette modification au motif qu’ils ne pourraient plus réclamer au premier édile de notre pays de gérer celui-ci en « bonus pater familias ». Si ce soudain accès de nostalgie pour une expression née dans le droit romain et consacrée par le Code Napoléon peut, sinon se comprendre, du moins s’expliquer, l’actualité s’est empressée de lui fournir un substitut. Au lendemain de notre fête nationale, le label « fait maison » est en effet entré en vigueur dans le secteur de la restauration. Et comme en matière de politique économique, il est souvent question de recette, nous pourrions rapidement sauter le pas et demander au président de mettre les petits plats dans les grands pour nous sortir de l’ornière prestement. S’ils comprennent bien qu’il soit difficile de redistribuer les fruits de la croissance quand celle-ci disparaît, nos compatriotes commencent à trouver l’addition de mai 2012 bien salée. Comme l’écrivait le prolifique GK Chesterton (1874-1936), « le monde ne mourra jamais par manque de merveilles mais uniquement par manque d’émerveillement ». Monsieur le président, vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire pour réussir votre recette.

Bonne rentrée à tous et très bonne lecture !